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France

Guyane: la grève générale votée

Alors qu’une mission interministérielle a été dépêchée en Guyane, touchée depuis le 20 mars par un vaste mouvement social, les syndicats réunis au sein de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté ce samedi 25 mars la grève générale à partir de lundi.

Des barrages ont été dressés un peu partout en Guyane, empêchant la circulation des véhicules.
Des barrages ont été dressés un peu partout en Guyane, empêchant la circulation des véhicules. jody amiet / AFP
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Les 37 syndicats de l’UTG ont voté la grève générale à l’unanimité à partir de lundi. Elle a été décidée pour protéger les salariés grévistes, a indiqué Albert Darnal, secrétaire général de l’UTG. Depuis plusieurs jours, la Guyane est touchée par un vaste mouvement social auquel prennent part notamment des salariés du groupe EDF pour des revendications salariales, des collectifs contre l’insécurité, un autre dénonçant des problèmes dans le secteur de la santé ou encore des transporteurs.

Le département français d’outre-mer est paralysé par des manifestations et des barrages bloquants, qui ont conduit Arianespace à ajourner le lancement de sa fusée Ariane 5 et le rectorat à fermer les établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre. Plusieurs vols de Paris ont également été annulés ou détournés vers la Guadeloupe.

On est bloqués, on ne peut pas s'approvisionner convenablement, on ne peut pas aller partout, mais la population soutient ce mouvement.

00:59

Fabienne Rochat

Christine Siebert

« J'appelle à l'apaisement, j'appelle au calme »

Cette annonce de grève générale intervient alors que le Premier ministre Bernard Cazeneuve a dépêché sur place une mission interministérielle. Menée par le conseiller-maître à la Cour des comptes et ancien préfet de Guyane Jean-François Cordet et composée de plusieurs hauts fonctionnaires issus de différents ministères, elle doit examiner les réclamations des manifestants. « J’appelle à l’apaisement, j’appelle au calme, j’appelle au dialogue, parce que rien ne se construit dans le désordre et l’affrontement », a déclaré Bernard Cazeneuve.

« La Guyane se meurt à petit feu »

Les syndicats et collectifs ont cependant déjà prévenu qu’ils ne rencontreront pas la délégation ce samedi. Ils attendent que les ministres concernés se déplacent. C’est la moindre des choses pour Rodolphe Alexandre, le président de la Collectivité territoriale de Guyane. « Je déplore que Madame la ministre, que je respecte dans ses fonctions, n'ait pas daigné interrompre son séjour dans l'île de La Réunion, pour prendre conscience de l'enjeu et de l'intérêt de ce qui se déroule en ce moment en Guyane, a-t-il expliqué. En tant qu'élu, je considère que c'est un mépris qui est adressé à la Guyane. Je reconnais qu'on a une qualité, une expertise à travers ces hauts fonctionnaires, mais nous voulions débattre politique, nous voulions avoir Madame la ministre en face de nous, qu'elle écoute et qu'elle prenne ses décisions. »

« Ça fait trop longtemps qu’on prend la population de Guyane pour des imbéciles en leur envoyant des émissaires, des ministres en visite officielle qui font un peu de tourisme, qui promettent monts et merveilles. On veut des décideurs », réclame également Alexandre Dechavanne, secrétaire départemental de la FSU Guyane.

Car désormais, la coupe est pleine. « Ça fait trente ans que la population de Guyane joue l’apaisement et le dialogue. Aujourd’hui, cette attente est devenue insupportable. La Guyane se meurt à petit feu », dit-il. Et de lister tous les problèmes auxquels le département d'outre-mer est confronté : les 44% des familles qui vivent sous le seuil de pauvreté, un taux de chômage chez les jeunes qui est autour de 50 %, des difficultés d’accès à l’eau, à l’électricité dans certaines régions du département, des problèmes de sécurité… « La population de Guyane n’en peut plus et elle est déterminée. Elle ne jouera donc pas l’apaisement », prévient Alexandre Dechavanne.

On tire des fusées sur fond de bidonvilles.

00:39

Alexandre Dechavanne

Christine Siebert

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