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France

Aéroport d'Orly: une patrouille militaire attaquée, un homme abattu

L'aéroport d'Orly, dans le Val-de-Marne, a été entièrement évacué suite à des coups de feu ce samedi 18 mars au matin. Un Français âgé de 38 ans a dérobé une arme à un militaire avant d'être abattu par les forces de sécurité. Il n'y a pas de blessés parmi les passagers. L'assaillant était « connu des services de police et de renseignement », a indiqué le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux. L'incident terminé, le trafic avait repris sur tous les terminaux sud et ouest vers 15h.

Aéroport d'Orly, le 18 mars 2017.
Aéroport d'Orly, le 18 mars 2017. REUTERS/Christian Hartmann
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Vers 8 h 30, ce samedi 18 mars, dans le hall 1 de l'aéroport d'Orly-Sud « un homme a dérobé une arme à un militaire de Sentinelle puis s'est réfugié dans un commerce de l'aéroport à proximité avant d'être abattu par les forces de sécurité », a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet. Les faits se sont produits au premier étage du terminal sud dans la zone publique juste avant les contrôles. Il n'y a pas de blessés, a-t-on précisé de même source.

Les forces de sécurité ont dans la foulée procédé à une opération de déminage. « Il n'y a pas de présence d'explosifs. Le travail de ratissage du terminal se poursuit », a indiqué M. Brandet. Un périmètre de sécurité a été mis en place et d'importants moyens policiers ont été engagés, a-t-il précisé. Près de 3 000 personnes ont été évacuées du terminal sud. Il n'y a plus aucun trafic aérien et l'accès à l'aéroport est clos, signale la DGAC.

Un témoin raconte la scène

Alexis, technicien à l'aéroport d'Orly, a assisté à la scène et décrit la prise d'otage d'une des trois militaires de la patrouille par l'assaillant. « J'entendais des cris donc je suis sorti du petit couloir où je travaillais. J'ai vu les deux militaires mettre en joue l'individu. Ça criait. Il avait un couteau autour de la gorge de la sentinelle, leur coéquipière. Ils étaient assis et, lui, il était en train de mettre la sangle et de préparer l'arme, un Famas je crois. »

« Du coup je vois les militaires le mettre en joue. Ça criait et j’ai entendu deux coups de feu. Je sais pas s’ils étaient en train de lui tirer dessus ou peut-être des tirs de sommation. Lui [l’assaillant] s’est abaissé comme s’il voulait esquiver les coups, les tirs, par peur. Il s’abaissait derrière la sentinelle. Donc, après, j’ai entendu un autre tir, il est tombé par terre et il bougeait encore. Ils ont retiré dessus. »

Le technicien raconte avoir vu ensuite la militaire prise en otage se relever « tout avait l'air bien (...) Elle me semblait juste en bonne santé quand je l'ai vue revenir. »

Incident dans le Val-d'Oise plus tôt dans la matinée

L'assaillant - un Français de 39 ans selon une source proche de l'enquête - est par ailleurs soupçonné d'avoir tiré avec un pistolet à grenaille lors d'un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise) à proximité de Stains (Seine-Saint-Denis) vers 7h, blessant légèrement un policier. Après avoir pris la fuite, il est repéré au sud de Paris, à Vitry-sur-Seine où il fait « irruption dans un bar en proférant des menaces » et vole son véhicule à une femme, selon le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux. Il se rend ensuite à l'aéroport d'Orly, à une dizaine de kilomètres. Les papiers présentés par l'homme qui a tiré sur la police à Garges-lès-Gonesse sont ceux qui ont été retrouvés sur l'assaillant abattu à Orly.

L'individu était « connu des services de police et de renseignement », a indiqué Bruno Le Roux. L'homme n'était pas fiché S (sûreté de l'Etat), mais fiché J (justice) en raison de son placement sous contrôle judiciaire dans une affaire de vol à main armée. Il faisait l'objet d'une interdiction de quitter le territoire. Son casier judiciaire comporte « neuf mentions » pour des faits de droit commun, dont des vols à main armée et du trafic de stupéfiants.

« Détecté comme radicalisé », il avait fait l'objet d'une perquisition administrative qui n'avait rien donné, selon une source policière. Il était actuellement sous contrôle judiciaire pour un vol à main armé, d'après une autre source proche de l'enquête.

La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête sur ces deux incidents. Les investigations sont confiées à la section antiterroriste de la Brigade criminelle (SAT), la sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la police judiciaire et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Le père et le frère de l'homme abattu à Orly ont été placés en garde à vue, selon une source proche de l'enquête. Une perquisition au domicile de l'assaillant, à Garges-lès-Gonesse, est également en cours.

C'est complètement démentiel. J'ai entendu trois tirs.

Témoignage d'un voyageur

Pierre Olivier

Trafic aérien interrompu

« On demande aux voyageurs de ne pas se rendre à l'aéroport d'Orly », a insisté la porte-parole d'ADP. Selon un journaliste de l'AFP sur place, d'énormes embouteillages empêchaient d'accéder à l'aéroport. Le ministère de l'Intérieur a recommandé sur Twitter « de ne pas se rendre à l'aéroport et de décaler les déplacements ».

Le terminal Orly Ouest a rouvert ses portes vers midi et le trafic devrait reprendre progressivement. Orly Sud a rouvert à son tour vers 15h.

Aéroports de Paris demande à tous les passagers de se renseigner sur l'état du trafic aérien pour être sûrs que leurs vols partent ou arrivent bien à Orly avant de se rendre sur place. Une partie des avions qui devaient atterrir ce matin ont en effet été déroutés vers Roissy-Charles de Gaulle.

Une unité du Raid sécurise la zone autour de l'aéroport d'Orly, le 18 mars 2017.
Une unité du Raid sécurise la zone autour de l'aéroport d'Orly, le 18 mars 2017. CHRISTOPHE SIMON / AFP

(avec AFP)

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