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France

Détenus radicalisés: le gouvernement français met fin aux «unités dédiées»

Changement de stratégie pour la prise en charge des détenus les plus radicalisés en France. Ils sont aujourd'hui près de 1336, dans les prisons du pays à être considérés comme radicalisés, deux fois plus que l'an dernier à la même date. Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a annoncé la fin des « unités dédiées » à ces détenus, expérimentées depuis neuf mois à peine.

Le ministre français de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, en compagnie d'un surveillant dans la prison de Fresnes, le 20 septembre 2016.
Le ministre français de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, en compagnie d'un surveillant dans la prison de Fresnes, le 20 septembre 2016. PATRICK KOVARIK / AFP
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Il y en avait cinq dans l'Hexagone. Les « Unités de prévention de la radicalisation » (Upra) visaient à regrouper les profils « les plus durs ». Avec un objectif ambitieux : les « déradicaliser ». L'expérience aura duré neuf mois.

Un changement d'approche a été annoncé ce mardi par le ministre de la Justice. Jean-Jacques Urvoas veut mettre en place un plan plus large pour s'attaquer à la sécurité au sein des prisons. Fini les Upra, place aux «quartiers pour détenus violents» dont le ministre a annoncé la mise en place. Six sont actuellement prévus dans des prisons de la région parisienne, à Bordeaux et à Marseille.

Des conditions de détention très strictes

Le but de ces nouvelles structures ? « Evaluer » avant tout le profil des détenus les plus radicaux. Au total 300 places sont créées, quand les Upra concernaient moins de 75 détenus. « Les conditions de détention y seront très strictes », a-t-il prévenu.

Il est question de maintenir ces détenus dans des conditions proches de l'isolement, mais pour une durée limitée à quatre mois. Un quartier sera également réservé uniquement aux femmes considérées comme radicalisées.

De l'expérience des anciennes Upra, le ministre souhaite cependant conserver la mobilisation des psychologues, et des éducateurs mais le ministre n'a pas caché pas l'aspect « expérimental » de ces mesures. « Je suis très très modeste sur ce que nous proposons, a concédé le ministre. Je ne suis pas certain que tout ce que nous construisons là va être appelé à durer ; les choses pourront évoluer et s'il faut s'adapter, nous continuerons à nous adpater ! »

Répondre à la grogne des personnels pénitentiaires

Avec ce plan, Jean-Jacques Urvoas répond à la grogne des syndicats de surveillants, qui demandaient l'arrêt des unités dédiées, « trop dangereuses » à leurs yeux. Ils réclamaient aussi plus de moyens, et ce plan prévoit de nouveaux recrutements -90 agents-, avec la création d'équipes de sécurité pénitentiaire, et 51 nouveaux postes d'agents en charge du renseignement pénitentiaire.

La fin des Upra était réclamée par les deux principaux syndicats de surveillants (UFAP et FO) depuis l'attaque de deux syrveillants de prison à Osny, début septembre. Pour Jean-François Forget, secrétaire général de l'UFAP-UNSA Justice, ce nouveau plan va « dans le bon sens ».

On arrête enfin le simulacre des unités dédiées et de la soi-disant déradicalisation. On change de format clairement et on a réclamé au ministre un plan important en termes de moyens humains et financiers, de matériel… On attend que tout cela soit assumé par le Premier ministre

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Jean-François Forget: «On change d'air et de format»

Victoire Faure

→ À relire : Premières unités de déradicalisation dans les prisons françaises

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