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France

Police municipale et nationale: deux trajectoires bien différentes

Depuis une semaine désormais, les gardiens de la paix manifestent le soir, dans les rues, pour crier leur ras-le-bol, après l’agression de quatre policiers le 8 octobre dernier à Viry-Châtillon, en banlieue parisienne. Les syndicats policiers seront reçus mercredi à l’Elysée. Cette crise de la police met en lumière la différence entre deux types de police : la municipale et la nationale.

Les policiers français manifestent depuis une semaine en France pour exprimer leur désarroi face aux agressions dont ils sont victimes.
Les policiers français manifestent depuis une semaine en France pour exprimer leur désarroi face aux agressions dont ils sont victimes. REUTERS/Eric Gaillard
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Il y a d'un côté, la police nationale : un peu plus de 145 000 membres, avec le statut particulier de fonctionnaires de l'Etat. Ils sont recrutés à Bac +2 minimum, sur concours, puis ils suivent une formation de douze mois minimum.

De l'autre, la police municipale : environ 21 000 policiers. Ils ont le statut de fonctionnaires territoriaux, sous l'autorité d'un maire. Eux aussi sont recrutés sur concours, accessible aux titulaires d'un diplôme de type CAP ou BEP. Puis ils doivent suivre une formation d'au moins six mois.

Pas rattachées à la même entité

La police nationale prend ses ordres de l'Etat, tandis que la police municipale, comme son nom l'indique, dépend du maire de la commune. C'est d'ailleurs lui qui décide ou non de la création de cette police. Le maire peut également, s'il le souhaite, l'armer ou non.

Les deux polices concourent toutes deux aux missions de surveillance et au respect de l'ordre public. Seulement les agents de police municipale ne peuvent agir que dans les limites des pouvoirs de police du maire, c'est-à-dire intervenir sur le stationnement, les conflits de voisinage, les couvre-feux.

La police nationale intervient plus largement sur des faits de délinquance : excès de vitesse, vol à l'arrachée, agression.

La police municipale recrute

Les chiffres montrent que la police municipale est en plein essor. Le journal Le Parisien, Aujourd’hui en France avance par exemple qu'à Toulouse, ses effectifs ont grimpé de 33% entre 2012 et 2015.

En Ile-de-France, c’est +10%. C'est désormais une police de proximité, et cela implique que ses missions ont changé.

David Meseray, vice-président de la CFTC Police municipale, affirme que celles-ci « se rapprochent de plus en plus de celles de la police nationale, comme les actions de sécurité routière ou de police de proximité, d'intervention lors de troubles à l'ordre public. »

Une évolution des missions qui a des conséquences

Frédéric Lagache, le secrétaire général adjoint d'Alliance-Police nationale se réjouit que les policiers municipaux leur permettent de se recentrer sur le cœur du métier. Mais dans le même temps, il se méfie. « Il faut réfléchir à la meilleure articulation avec les sociétés privées, la coproduction doit se faire à trois », dit-il au Parisien...

Philippe Laurent, secrétaire général de l'Association des Maires de France, demande lui une clarification de la situation. Il regrette que le périmètre d'action de la police municipale ne soit pas précis : « On se retrouve face à des situations très disparates selon les communes, notamment pour des raisons budgétaires. C'est d'autant plus gênant qu'on assiste à un transfert insidieux des responsabilités de l'Etat sur les communes. »

Et le problème, pour Philippe Laurent, c'est que les policiers municipaux ne sont pas formés pour effectuer ces missions-là. « Ce n'est pas sain », conclut-il.

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