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France

François Hollande reconnaît la responsabilité de la France envers les harkis

Le président François Hollande a « reconnu » dimanche à Paris lors de la journée nationale d'hommage aux Harkis la responsabilité de la France dans leur « abandon ». Ces Algériens qui ont combattu pendant la guerre sous le drapeau français, oubliés et parqués en France, demandent justice et reconnaissance depuis presque un demi-siècle.

Le président François Hollande face aux associations d'anciens combattants harkis, à Paris, dans la cour des Invalides, le 25 septembre 2016.
Le président François Hollande face aux associations d'anciens combattants harkis, à Paris, dans la cour des Invalides, le 25 septembre 2016. REUTERS/Ian langsdon
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« Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France », a déclaré le chef de l'Etat français, applaudi par les représentants des Harkis présents dans l'assistance. « La France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises », a-t-il déploré.

Cette déclaration solennelle de François Hollande, faite en présence de plusieurs responsables politiques - dont l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy et la chef de file de l'extrême droite Marine Le Pen - était attendue comme un symbole par la communauté harki, aujourd'hui forte de 500 000 personnes en France.

« Une question générationnelle »

Giulia Fabbiano, anthropologue à l'université d'Aix-Marseille, s'est particulièrement intéressée à l'histoire des harkis. Interrogée par RFI, elle souligne la portée symbolique de la reconnaissance faite par le président français, et pointe également l'enjeu générationnel du combat des harkis.

« Sur le plan symbolique il reconnaît les trois éléments qui étaient importants pour la communauté harki de France, à savoir l’abandon, les massacres et le traitement dont les harkis ont fait l’objet en France. On peut dire que c’est ce à quoi les associations s’attendaient, mais est-ce que le combat associatif va s’arrêter là, c’est une autre question. Et c’est aussi, je pense, d’une manière plus générale une question générationnelle. Il y a des évolutions, car les anciens harkis il n’y en a presque plus. Il n’y a plus de discrimination mais il y a quand même un retard qui a été accumulé et qui fait qu’il y a peut-être encore des répercussions en direct sur les générations d’après. Cela est dû surtout à l’éloignement social, à l’analphabétisme des parents, enfin une série d’éléments en relation avec le contexte d’installation dont les effets se répercutent 60 ans plus tard ».

La reconnaissance de Sarkozy en 2012

Kader Arif, ancien secrétaire d'Etat aux anciens combattants, a estimé que le message présidentiel était « un acte fort », Europe Ecologie-Les Verts y voyant « un pas en avant important dans le travail de mémoire relatif à la guerre d'Algérie que la France doit entreprendre ». Christian Estrosi, l'un des porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, y a vu lui un « plagiat » de son champion.

François Hollande s'était engagé à reconnaître cette responsabilité dès avril 2012, durant la dernière campagne présidentielle. Cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu'il était encore chef de l'Etat, huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle.

Après la fin de la guerre d'Algérie en 1962, 55 000 à 75 000 harkis, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Seul quelque 60 000 ont été admis en France où leur communauté est actuellement estimée à 500 000 personnes.

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