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France - Viticulture

La production viticole française à la baisse en 2016

Alors qu’approche la saison des vendanges, la production viticole française s’annonce décevante en terme de volume pour l’exercice 2016. Conséquence d’épisodes météorologiques défavorables (gel, grêle, sécheresse), la France pourrait être reléguée au troisième rang mondial avec une baisse de 10% par rapport à 2015.

Le 19 août, cette vigne près de Montpellier a été presqu'entièrement détruite par un orage de grêle.
Le 19 août, cette vigne près de Montpellier a été presqu'entièrement détruite par un orage de grêle. Sylvain Thomas/AFP
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A l’heure où une bonne partie de la France ploie encore ce week-end sous la canicule (43 départements en vigilance orange samedi 27 août), l’année 2016 s’annonce médiocre pour la production viticole française, secteur particulièrement sensible aux aléas climatiques. Suivant les régions, la baisse de production peut atteindre jusqu’à 35% par rapport à 2015, comme dans le Val de Loire dont certains vignobles ont été très affectés par les gelées survenues fin avril. Dans l’ensemble, la production nationale française pourrait baisser de 10% cette année, selon les estimations provisoires d’Agreste, le département statistique du ministère de l’Agriculture.

Entre le gel, la grêle, la sécheresse et le mildiou, rares sont les bassins viticoles à avoir été épargnés à un moment ou à un autre de l’année, alors qu’approche la période cruciale des vendanges. « Le gel de printemps qui a touché la Champagne, la Bourgogne et le Val de Loire, les épisodes récurrents de vent, conjugués à l’aggravation de la sécheresse sur le pourtour méditerranéen et les dégâts liés à la grêle dans certains bassins (Charente, Bourgogne-Beaujolais, Languedoc-Roussillon) pèsent sur le potentiel de production, dont le niveau est révisé à la baisse par rapport à l’estimation de juillet », a indiqué Agreste dans son rapport du 25 août.

Une baisse d'environ 10%

Outre le Val de Loire cité plus haut, la Champagne fait partie des régions les plus rudement touchées, là aussi à cause du gel inhabituel survenu au printemps. La baisse de production pourrait être supérieure à 30% alors que le vignoble est en retard d’une semaine par rapport à la moyenne observée ces dix dernières années. En Bourgogne et dans le Beaujolais, deux vignobles touchés par la grêle, le retard est évalué à dix jours et la chute de production estimée à plus de 20%. Egalement affectées pat les chutes de grêle et par le gel (3 600 hectares détruites), les Charentes prévoient une baisse de production de 16%. Quant au Jura il doit faire face au mildiou et à l’esca, deux maladies de la vigne qui ont causé des dommages significatifs dans la région.

Interrogé par RFI, Xavier de Volontat, le président de l’interprofession des AOC du Languedoc ne peut que constater les dégâts : « il y a eu malheureusement beaucoup de catastrophes de gel et de grêle dans beaucoup de vignobles français que ce soit la Bourgogne, le Val-de-Loire, la Champagne, l’Alsace et même un peu le Bordelais », a-t-il indiqué. Relativement épargnée par ces phénomènes, sa région du Languedoc souffre, elle, d’un autre mal : la sécheresse. « Nous avons en ce moment sur le sud une sécheresse qui est très forte car, d’une part, il n’a pas plu depuis trois mois, et d’autre part nous n’avons pas eu les pluies d’hiver qui apportent des réserves comme d’habitude », précise-t-il.

La qualité devrait être au rendez-vous

Conséquence : « la vigne développe des petits grains, se désole Xavier de Volontat qui annonce une petite récolte « sur l’ensemble du territoire français ». « Le danger, prévient-il, il est surtout à ce niveau-là pour le vigneron : le manque de volume et le manque de disponibilité pour fournir son vin sur le marché. » Déjà dépassée par l’Italie en production totale l’an passé, la France pourrait même être reléguée au troisième rang mondial en raison de la montée en volume de l’Espagne.

En 2015, la production nationale française avait été de 47,8 millions d’hectolitres mais elle devrait être inférieure à 43 millions d’hectolitres en 2016. Seule consolation, les spécialistes ne prévoient pas, d’une façon générale, de baisse de qualité pour le millésime 2016. Il faudra néanmoins attendre la fin des vendanges pour en être assuré.

(Avec AFP)

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