«I AM with them», la photographe Anne A-R face aux réfugiés

Des réfugiés qui nous regardent bien en face, en Grèce, en Serbie ou en Allemagne. La photographe Anne A-R a suivi des Syriens, des Irakiens ou des Afghans entre Lesbos et Berlin. Elle expose ses photos à l'Institut du monde arabe de Paris. Une exposition intitulée « I AM with them » (Je suis avec eux) et ouverte jusqu'au 3 juillet. Les photos sont tirées en grand format. Une façon de dépasser l'image du flot de réfugiés pour laisser voir chaque histoire et chaque destin. Martin Delacoux nous fait visiter l'exposition.

Ali, Farid et Mohammed dans « I AM with them (Je suis avec eux) », exposition à l’Institut du monde arabe (IMA). Anne A-R

Les gens que l'on rencontre s'appellent Selim, Fatma ou Tezkar et leur nom est écrit bien gros en bas des photos. En plus des clichés, ils nous parlent à travers de vidéos. Un bruit de fond continu, symbole de l'absence d'intimité que connaissent ces réfugiés, selon Martine, une visiteuse très émue devant l'exposition.

« Ces histoires, je les connais, parce que la télévision et les journaux en parlent. Alors leur misère est beaucoup plus prégnante. Et puis, on vient de voir l’autre exposition de l’Institut du monde arabe sur la beauté des jardins d’Orient, et ici on voit le quotidien et la détresse des gens. »

L'histoire derrière les photos

La photographe Anne A-R connaît chaque histoire derrière ses photos : ici celle de Samra, un destin qu'elle décrit comme doublement tragique : « Elle a rencontré son mari dans un camp de réfugiés soudanais en Syrie. Elle a fini par partir, elle était enceinte de neuf mois. Elle a accouché de son enfant en arrivant sur l’île de Chios, son petit bébé s’appelle Younan, ce qui veut dire Grèce en arabe. »

Sur une autre vidéo, à peine descendu du rafiot qui le mène en Grèce, le pantalon encore trempé, un réfugié chante, entre espoir du futur et tristesse de quitter son pays. Il s’appelle Abdelhakim Farran et sa chanson est un vrai résumé de l’exposition.

► I AM with them (Je suis avec eux), exposition à l’Institut du monde arabe, jusqu’au 3 juillet.