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France

Lourd bilan humain et matériel après le déluge sur la Côte d'Azur

Les intempéries qui ont dévasté la Côte d’Azur, dans le sud-est de la France, dans la nuit de samedi à dimanche, ont fait au moins vingt morts. Le dernier disparu a été retrouvé vivant, mais déjà les habitants s’interrogent : comment un tel drame a-t-il pu se produire ?

Des bénévoles de la Croix-Rouge à Biot, dans le sud-est de la France, le 4 octobre 2015.
Des bénévoles de la Croix-Rouge à Biot, dans le sud-est de la France, le 4 octobre 2015. REUTERS/Jean-Pierre Amet
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La ville de Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, paye le plus lourd tribut des intempéries de ce week-end. Sept personnes ont été retrouvées mortes dans leur parking sous-terrain. A Cannes, c'est le corps d'une femme âgée de 82 ans qui a été retrouvé par des plongeurs, lundi dans l'après-midi.  La dernière personne dont on était sans nouvelles a été retrouvée vivante. L'homme a pu être identifié dans l'hôpital où il avait été prise en charge, indique notre envoyé spécial à Mandelieu, Stéphane Burgatt.

Lorsque les orages tapent sur une ville comme Nice, les évacuations d'eau ne sont pas naturelles...

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Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS

Ariane Gaffuri

Les opérations de pompage des eaux boueuses prennent du temps. Il faut retirer des milliers de mètres cubes d’eau, preuve de l'abondance des pluies. Face à l'ampleur des dégâts, l'heure est au grand déblaiement : meubles, matelas sont entassés dehors. Alexandra, dépassée, vient appeler les pompiers à l'aide. « J’ai une véranda et toutes les vitres ont éclaté par la force de l’eau, raconte-t-elle. Il faudrait un équipement spécial parce qu’il y a du verre partout. »

La tâche à accomplir est immense. En réponse, le député Bernard Brochand souhaite demander un coup de main supplémentaire au gouvernement. « Ce serait, explique-t-il, de voir comment l’armée peut intervenir pour nettoyer, pour dégager, afin que la vie reprenne son cours. »

Passée la frayeur de la nuit précédente, des questions se posent parmi les habitants de ces copropriétés. « Ce qu’on ne comprend pas, c’est comment il y a pu y avoir une vague aussi importante ? S’interroge Franck. On n’a pas été prévenu, rien… »

Ces voix s'élèvent avec cette intime conviction que quelque chose n'a pas fonctionné. Sans attendre, le maire de Mandelieu-la-Napoule, Henri Leroy monte au créneau et coupe court. « Comment prévoir l’exception ? Comment prévoir l’imprévisible ? Répond-il. Ce n’est pas un cas de figure qui est connu, identifié par les gens compétents. » Henri Leroy a demandé et obtenu du ministère de l'Environnement de travailler sur un nouveau plan d'aménagement contre l'inondabilité.

Plusieurs familles relogées à Biot

Le village de Biot et ses 10 000 habitants ont été également durement touchés. Trois pensionnaires d'une maison de retraite y ont trouvé la mort à cause de la montée des eaux, et les dégâts sont très importants.

Les pompiers ont encore passé toute la nuit du dimanche 4 au lundi 5 octobre à pomper tout ce qui se trouve dans les maisons du bas-village de Biot, le quartier le plus touché, nous narre notre envoyé spécial sur place, Simon Rozé. Là, ce sont cinquante maisons qui ont dû être évacuées. Néanmoins, le centre d’hébergement d’urgence a fermé hier soir, il y en avait plus besoin puisqu’ici la solidarité bat son plein. Plusieurs familles du village ont proposé d’accueillir ceux qui ne pouvaient plus dormir chez eux.

L’accès à Biot est toujours très compliqué. De nombreuses routes sont bloquées, soit par la boue, soit par la police. Les écoles vont rester fermées ce lundi et la plupart des carcasses de voiture ont été réunies dans un parking, mais il en reste toujours quelques unes renversées sur les bas côtés.

On a vu sur les réseaux sociaux qu'ici il y avait besoin d'aide, donc on s'est déplacé pour voir ce qu'on pouvait faire : aider à nettoyer ou faire une permanence pour fournir des habits ou donner à manger si besoin. Essayer d'aider comme on peut puisqu'on est à côté et que nous on n'a rien eu.

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Elan de solidarité à Biot

Simon Rozé

Les intempéries ont également fait des victimes à Vallauris-Golfe Juan où une famille de trois personnes a péri dans une voiture en empruntant un petit tunnel en cours d'inondation, et à Antibes où une femme a été emportée par les flots dans un camping.


 ■ François Hollande au chevet des sinistrés

Debout au milieu d’un paysage dévasté, voitures retournées et abimées, arbres arrachés, boue encore stagnante à quelques mètres et population traumatisée, François Hollande est venu constater dimanche l'ampleur des dégâts et annoncer lui-même à la mi-journée le dernier bilan et les mesures à venir comme la déclaration de l'état de catastrophe naturelle.

Cette déclaration sera prononcée le mercredi 7 octobre à l’issue du Conseil des ministres. Elle est importante puisque nécessaire pour que les personnes touchées par la catastrophe puissent faire jouer leur assurance. L’Etat a également promis de mettre à disposition un fonds de solidarité à destination des collectivités locales. Et le département cette fois des Alpes-Maritimes a également débloqué une aide d’urgence de 5 millions d’euros. La France doit « se préparer à des phénomènes météorologiques violents » et doit « renaturer la ville » pour « réparer les erreurs de l'urbanisation », a estimé de son côté l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot (EELV).

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