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France/Indonésie

Paris monte encore le ton dans l’affaire Serge Atlaoui en Indonésie

Le Français a été condamné par la justice indonésienne dans une affaire de stupéfiants. Son exécution serait imminente. Dans une lettre à son homologue indonésien, le ministre français des Affaires étrangères accuse la justice indonésienne de « graves dysfonctionnements » et estime que le ressortissant français « n’a pas bénéficié du plein exercice de ses droits ». Des accusations suivies d’un nouvel appel à la clémence, mais pour l’instant Jakarta reste inflexible.

Condamné à mort pour l’exemple, Serge Atlaoui ne cesse de clamer son innocence.
Condamné à mort pour l’exemple, Serge Atlaoui ne cesse de clamer son innocence. GACAD/AFP
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Le président Joko Widodo a été élu sur un programme de lutte contre la corruption et le trafic de drogue. Difficile donc pour la justice indonésienne de faire une exception, de surcroit pour un étranger. Condamné à mort pour l’exemple, Serge Atlaoui ne cesse pourtant de clamer son innocence depuis son arrestation dans un laboratoire clandestin de fabrication d’ecstasy proche de la capitale, en novembre 2005.

Le Français, âgé de 51 ans, est embauché en tant que soudeur, une activité rémunérée 2000 euros par semaine pour « rembourser ses dettes », expliquera-t-il aux juges. « Je n’ai fait que souder des machines industrielles », a répété ensuite Serge Atlaoui au cours de ses différents procès. L’argument est repris aujourd’hui par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius : « Il est présenté comme chimiste alors que (…) l’ensemble des témoignages permettent d’établir qu’il est soudeur et travaillait en tant que tel dans l’usine où étaient produits les stupéfiants. »

La convocation de l’ambassadeur d’Indonésie à Paris et l’appel à la clémence du président François Hollande auprès de son homologue indonésien n’y ont pour l’instant rien fait. Le Français a fait appel de son premier procès au cours duquel il n’avait même pas eu droit à un interprète. Trois procès fleuves ont suivi, la réclusion à perpétuité a été requalifiée en peine de mort. Le Français avait jusqu’à présent bénéficié d’un moratoire.

Après une interruption entre 2008 et 2012, les exécutions ont repris depuis 2013 en Indonésie. Cinq étrangers, dont une femme, ont été exécutés en janvier dernier pour trafic de drogue. Dans un sondage publié en mars dernier, plus de 84 % des Indonésiens se disaient favorables à ces exécutions ; sans l’aide de l’Europe les pressions françaises n’ont donc guère de chance d’aboutir.

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