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France

Ce que l'on sait de la saisie de cocaïne au large de la Martinique

Les autorités françaises ont annoncé ce week-end avoir saisi la quantité de record de 2,2 tonnes de cocaïne, au large de la Martinique. La cargaison, d’une valeur de 70 millions d’euros était destinée au marché européen.

A Lima, en septembre 2013, la police péruvienne a incinéré 3 tonnes de drogue - cocaine, mariuana et opium. Le Pérou, la Colombie et la Bolivie produisent plus de 1000 tonnes de cocaïne par an, dont un bon quart est à destination de l'Europe.
A Lima, en septembre 2013, la police péruvienne a incinéré 3 tonnes de drogue - cocaine, mariuana et opium. Le Pérou, la Colombie et la Bolivie produisent plus de 1000 tonnes de cocaïne par an, dont un bon quart est à destination de l'Europe. REUTERS/Mariana Bazo
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Deux ans d’enquête internationale, des agents français, britanniques et espagnols, un avion et deux vedettes des gardes-côtes : voilà ce dont ont eu besoin les agents de la douane française pour arraisonner le Silandra, un voilier d’une vingtaine de mètres. A son bord, 2,2 tonnes de cocaïne, répartis en 80 ballots de drogue et trois personnes, deux Espagnols et un Vénézuélien, qui ont aussitôt été interpelés.

Il s’agit de la plus grosse saisie effectuée par les douanes, mais pas celle réalisée par la France : elle a eu lieu en 2006 par la marine nationale. Déjà au large de la Martinique, ce sont alors plus de 4 tonnes de cocaïne qui ont été trouvées à bord d’un cargo panaméen. La saisie de ce week-end reste cependant conséquente. A elle seule, elle représente le tiers de l’ensemble des saisies de l’année 2014.

Au plus près des producteurs

Cette opération illustre bien la stratégie qu’adoptent de plus en plus les autorités françaises. Il s’agit d’effectuer les saisies au plus près des pays qui produisent la cocaïne, notamment lePérou, la Colombie et la Bolivie, pour constituer une sorte de bouclier protégeant l’Europe. En effet, à eux trois, ces pays produisent plus de 1 000 tonnes de cocaïne par an, dont un bon quart est à destination du vieux continent. Les opérations d’interception sont donc nombreuses dans les Caraïbes. La Marine nationale a ainsi déjà saisi 2 tonnes au large de la Colombie dans le cadre d’une opération franco-américaine, quand ce n’est pas 1,5 tonne non loin des côtes de Porto Rico.

Cependant, ce type d’opération est compliqué à mener. Les investigations sont longues, mobilisent des agents de plusieurs pays et demandent un dispositif technique important. Quant à la saisie en elle-même, elle a eu lieu en pleine nuit et par grosse mer.
Parmi les trois personnes interpelées, les deux Espagnols étaient déjà « défavorablement » connus des services de police. Le nom de l’un d’entre eux était d’ailleurs déjà apparu dans le cadre d’une affaire de terrorisme en rapport avec ETA dans les années 80. Selon les douanes, c’est un profil que l’on retrouve souvent : des personnes qui ont eu des activités en lien avec le terrorisme et qui se reconvertissent ensuite dans la contrebande, qu’elle soit de drogue ou d’armes.

Les différents chemins de la drogue

Le but, c’est donc de les intercepter avant qu’ils ne puissent écouler leur cargaison. Mais la drogue peut emprunter plusieurs routes. En partance d’Amérique latine et des Caraïbes, il y a bien sûr la voie maritime. La France, par exemple, réalise régulièrement des saisies dans ses ports. En janvier, 100 kilos de drogue ont ainsi été récupérés dans le port de Fos-sur-Mer, dans un trafic où étaient également impliqués des dockers qui y travaillaient.

Les trafiquants peuvent également utiliser la voie aérienne. Toujours en janvier, ce sont trois personnes qui ont été interpelées à l’aéroport d’Orlyen banlieue parisienne. Dans leurs bagages, 96 kilos de cocaïne. La drogue avait d’abord été acheminée en Martinique avant de prendre l’avion en direction de la métropole pour y être écoulée. Enfin, parfois, trafiquer de la drogue c’est aussi simple qu’une lettre à la poste. En mars, un réseau a été démantelé. Encore une fois depuis la Martinique, il envoyait des colis en métropole : de la drogue était cachée dans de faux produits cosmétiques. 

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