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France / Parti socialiste

France: un PS au bord de la crise de nerfs

En France, ça chauffe sérieusement au Parti socialiste. Le débat sur la ligne politique du parti a refait surface mardi 21 octobre à l'occasion du vote du budget. Trente-neuf députés socialistes se sont abstenus ce soir-là dont deux anciens ministres : Benoît Hamon et Aurélie Filipetti. Une attitude dénoncée par le gouvernement. Hier après-midi, la situation s'est un peu plus envenimée suite à une interview de Manuel Valls dans laquelle le Premier ministre appelle à en finir avec la gauche « passéiste » et propose de changer le nom du parti. Retour sur une journée à haute tension.

Le Premier ministre Manuel Valls a ravivé les tensions au sein du Parti socialiste en appelant, dans une interview, à en finir avec la gauche «passéiste».
Le Premier ministre Manuel Valls a ravivé les tensions au sein du Parti socialiste en appelant, dans une interview, à en finir avec la gauche «passéiste». AFP/ERIC FEFERBERG
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« Halte au feu, que chacun arrête la surenchère verbale. » Excédés par le climat délétère qui règne au sein du PS, plusieurs députés lancent cet appel. Mardi 21 octobre, trente-neuf de leurs camarades se sont abstenus lors du vote du budget. Parmi eux, Benoît Hamon, l’ancien ministre de l’Education qui, hier matin sur RFI, s’en prenait violemment au gouvernement : « Cette politique menace la République. Et la menace de la République c’est la préparation d’un immense désastre démocratique. »

Réponse de Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Agriculture, une demi-heure plus tard : « Ce qui serait cohérent, c’est qu’il quitte au moins le Parti socialiste à ce moment-là. »

Stéphane Le Foll reviendra finalement sur ses propos en fin de matinée. Non, il n’a demandé à personne de démissionner. Les choses semblaient alors s’apaiser, mais une interview de Manuel Valls à l’Obs a mis à nouveau le feu aux poudres : le Premier ministre cogne sur la gauche « passéiste ». Réplique de Pouria Amirshahi, l’un des frondeurs socialistes : « Pour moi, c’est une provocation inutile, mais on a le droit de débattre. Mais ce qu’il dit, c’est que la gauche ne doit plus être tout à fait de gauche. C’est là où ça me pose un problème. »

Dans cette même interview, le Premier ministre évoque la possibilité de changer le nom du parti. Plusieurs fois Manuel Valls avait émis cette idée, une idée qualifiée de « faute » par le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, ce jeudi.

Que doit faire le PS pour apaiser ces tensions récurrentes ? Certains élus prônent la tenue rapide d’un congrès pour trancher une bonne fois pour toute la ligne politique du parti.


 ■ La droite profite des tensions au PS

La guerre des gauches, voilà ce qui ne manque pas de réjouir la droite, comme le maire de Toulon, Hubert Falco, qui renvoie gouvernement et frondeurs dos à dos : « Le Parti socialiste se disloque. On entend par la voix du maire de Lille un retour à la lutte des classes. Ici à Toulon, on a envie de dire à Madame Aubry : "non Madame, avec les 35 heures la France a déjà beaucoup donné". »

A Nice, Nicolas Sarkozy - venu rencontrer les militants mardi 21 octobre - sourit mais il préfère laisser ses lieutenants tirer seuls à boulets rouges contre les responsabilités du gouvernement, comme le martèle le député-maire de la ville, Christian Estrosi : « Quand on est au pouvoir, quand on a gagné la confiance des Français, on n’a pas le droit de se déchirer sur le dos des familles, des entreprises, de la compétitivité, c’est ne pas se montrer responsables. »

« La gauche est au bord de l’implosion », enchaîne de son côté le député UMP Laurent Wauquiez, manière de mettre en avant l’impérieuse nécessité d’un retour à droite : « Effectivement, il y a un contraste entre les deux : une gauche qui est en train d’exploser façon puzzle, et à l’inverse, nous, autour de Nicolas Sarkozy, qui essayons de tirer les leçons du passé et à nouveau de se retrouver et de se rassembler. »

Et Laurent Wauquiez d’accuser enfin Manuels Valls de jouer les boutefeux dans sa majorité pour « mieux trouver la porte de sortie de Matignon ».

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