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France

Affaire Bygmalion: deux ex-dirigeants mis en examen

Deux anciens dirigeants de la société Bygmalion, Guy Alvès et Bastien Millot, ont été mis en examen mercredi dans l'enquête sur un système de fausses factures dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Une troisième personne, Franck Attal, l'ancien patron de la filiale événementielle de Bygmalion, Event and Cie, a également été mise en examen. 

Mai 2014, devant le siège parisien de la société Bygmalion.
Mai 2014, devant le siège parisien de la société Bygmalion. AFP PHOTO / PIERRE ANDRIEU
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Guy Alvès et Bastien Millot, cofondateurs de Bygmalion, sont poursuivis pour complicité de faux et usage de faux, à l'issue de leur garde à vue. Selon l'avocat de Guy Alvès, son client a confirmé devant les juges et les enquêteurs qu'un dispositif avait bien été mis en place, pour que l'UMP prenne en charge de façon irrégulière des frais de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

Bygmalion aurait en effet organisé des conventions et des meetings électoraux, puis envoyé la facture à l'UMP, au lieu de l'envoyer à l'association chargée de financer la campagne de l'ancien président. Ce sont ainsi 18 millions et demi d'euros qui auraient été éludés dans l'illégalité.

De son côté, Bastien Millot, l'autre cofondateur de Bygmalion mis en examen, nie complètement avoir participé à un tel système avant de sous-entendre que des personnalités politiques de premier plan puissent être concernées. « Certains responsables, et non des moindres, de la campagne présidentielle de 2012, essaient de se drapper dans la posture d'une victime alors même qu'ils le font un peu grossièrement et un peu rapidement... » Pense-t-il notamment à Jean-François Copé, l'ancien patron de l'UMP qui avait été contraint de démissionner au moment où l'affaire a éclaté, et qui nie lui aussi être impliqué ? Il promet en tout cas que la vérité sera bientôt connue.


Qui savait à l'UMP ?

Fin juin, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour « faux et usage de faux », « abus de confiance » et « tentative d'escroquerie ». L'un des objectifs des enquêteurs est de déterminer qui était informé au sein de l'UMP et de l'équipe de campagne du système de fausses facturations et si les premiers rôles, tels que Jean-François Copé qui dirigeait alors le parti, et Nicolas Sarkozy lui-même, pouvaient l'ignorer. Le directeur adjoint de la campagne, Jérôme Lavrilleux, a toujours dit qu'ils n'avaient pas été informés de la mise en place d'un tel système de fausses factures.

Pour le député UMP filloniste, Bernard Debré, cette affaire pourrait être très embarrassante pour l'UMP et même Nicolas Sarkozy. « Ils ont maquillé les comptes ; il y a donc des fausses factures. Pour quel montant ? On dit entre dix-onze et 18,5 millions… On verra ce que cela va donner ! Moi j’ai toujours dit que c’était quand même un caillou dans la chaussure de l’UMP et peut-être dans la chaussure de Nicolas Sarkozy. Moi je fais confiance à la justice. Monsieur Jérôme Lavrilleux a annoncé à la télévision, devant des millions de personnes qu’il y avait eu des fausses factures. Là, c’est confirmé. Moi, ça me met très mal à l’aise ! ».

Ce système n'avait cependant pas pu empêcher l'invalidation des comptes de
campagne par le Conseil constitutionnel, qui avait quand même estimé que le plafond avait été dépassé, à quelque 23 millions d'euros, privant Nicolas Sarkozy du remboursement public. L'UMP avait alors fait appel aux dons des militants pour payer la facture.

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