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FRANCE

France: Hollande veut accélérer les réformes économiques

Dans une interview accordée au journal Le Monde, le président de la République française a expliqué la nécessité d’accélérer les réformes économiques pour tenter de relever la croissance en berne et l’inexorable hausse du chômage. Sa politique économique n’a pas encore produit de résultats, mais François Hollande ne change pas de cap et détaille une série d’annonces et de réformes.  

François Hollande a détaillé dans son plan de relance économique et garde une ligne politique «pro-entreprises».
François Hollande a détaillé dans son plan de relance économique et garde une ligne politique «pro-entreprises». Reuters/Philippe Wojazer
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Pour doper la croissance, François Hollande veut redonner du pouvoir d’achat aux salariés. Le barème de l’impôt sur le revenu des contribuables modestes et moyens sera « simplifié » et rendu « plus juste », a affirmé le président français. De même, la prime pour l’emploi et le RSA seront fusionnés pour favoriser la reprise du travail et « améliorer la rémunération des salariés précaires », a rajouté François Hollande.

D’autres mesures concernent le logement et les investissements. Les établissements financiers seront incités à prêter davantage aux PME pour mieux orienter l’épargne et assurer le financement de grands projets, comme la transition énergétique.

Les professions réglementées doivent être réformées pour augmenter la concurrence entre les différents prestataires et plafonner rentes et autres privilèges liés à ces professions, selon François Hollande. Il envisage aussi une adaptation de la réglementation d’ouverture des magasins le dimanche.

Une ligne politique sociale-démocrate

François Hollande assume une politique pro-entreprise. « C’est une question vitale pour la France », selon lui. Les patrons sont priés d’investir au lieu de verser des dividendes aux actionnaires. Les grandes entreprises française détiennent le record de rémunération de leurs actionnaires en Europe. Le président exhorte ces entreprises à respecter les engagements du pacte de responsabilité. C’est-à-dire plus d’embauches, en échange de la baisse des cotisations sociales pour les entreprises de 40 milliards d’euros sur trois ans.

Un positionnement social-démocrate ou social-libéral qui essuie quelques critiques au sein même de son parti. Mais François Hollande reste ferme et profite de cette interview au Monde pour envoyer un message. L’ex-Premier ministre britannique disait dans les années 80 qu’il n’y avait pas d’alternative ; eh bien François Hollande l’affirme : « il n’y a pas d’échappatoire ».

Les critiques fusent

Pour la socialiste Marie-Noëlle Lienemann, « il nous demande un acte de foi. On pourrait avoir un acte de foi si les prévisions qu’il nous avait annoncées étaient concernées. Mais nous, nous pensons qu’on se dirige dans la mauvaise direction. Et on ne peut pas dire qu’on ne l’a pas prévenu. On ne peut pas dire que ce qui se présente n’était pas prévisible. A partir de là, nous lui demandons de tenir compte de notre point de vue. Plus de 80% des Français n’ont pas confiance dans cette politique. Il doit tenir compte du peuple parce ce qu’on ne redressera pas le pays sans une mobilisation des forces sociales et notamment de celles et ceux qui lui ont fait confiance pour l’élire président. »

De son côté, Hervé Mariton, de l’UMP, s’il salue certains choix, reste néanmoins très critique : « Le président de la République, dans cet entretien au Monde confirme un certain nombre de changements de caps qui sont bienvenus. Nous ne sommes plus apparemment dans les premiers mois du mandat où le matraquage fiscal s’ajoutait à l’accusation des entreprises, mais plutôt dans un ton où la compétitivité, notre économie devient une priorité. Ça c’est une bonne chose. Reste qu’il y a un vrai problème de crédibilité et de confiance. Le président de la République a-t-il les moyens de son changement de cap compte tenu de ce qu’est sa majorité qui est tout de même très à gauche, très en refus de tout ce qui est réduction des dépenses publiques et maîtrise fiscale. Il y a là beaucoup d’incertitudes, beaucoup d’hypothèques pour l’avenir. »

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