Grèce: intenses activités diplomatiques, mais toujours pas d'issue

L'Eurogroupe s'est réuni ce mardi 7 juillet dans l’après-midi sans aboutir à un accord, faute de propositions écrites de la part du gouvernement grec. Mardi soir, un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro s'est tenu à Bruxelles. Avant ce rendez-vous, le Premier ministre grec Alexis Tsipras s’est entretenu avec Jean-Claude Juncker, François Hollande et Angela Merkel.

De g. à d. : Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, le nouveau ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos, et son homologue français Michel Sapin, lors de la réunion de l'Eurogroupe, le 7 juillet 2015. REUTERS/Yves Herman

Article régulièrement mis à jour

• Alexis Tsipras se dit prêt à faire un « effort » pour aboutir à une « sortie de crise »
• Un sommet « décisif » aura lieu dimanche, annonce le président du Conseil italien Matteo Renzi
• Un plan de réforme tenant compte de l'avis des créanciers sera présenté ce mercredi, a indiqué le gouvernement grec
  
• Une rencontre quadrilatérale entre Alexis Tsipras, Angela Merkel, François Hollande, et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est tenue avant le sommet
  
• Le Premier ministre Alexis Tsipras doit s'adresser devant le Parlement européen ce mercredi

■ Un sommet « décisif » dimanche 12 juillet

Dans la soirée, à l'issue du sommet de ce mardi, Matteo Renzi a annoncé qu'un autre sommet, « décisif » celui-là, se tiendrait le dimanche 12 juillet, en présence non seulement des dirigeants de la zone euro, mais également de tous les Etats membres de l'Union européenne qui n'en font pas partie.« Nous pouvons parvenir à un accord dimanche, a affirmé le président du Conseil italien. Je ne suis pas pessimiste. » Avant d'ajouter qu'Athènes devait désormais formuler ses propositions. Pour Angela Merkel, qui déclare elle « n'être pas exagérément optimiste », la question est de savoir si les propositions grecques seront suffisantes pour demander au Bundestag d'approuver l'ouverture de négociations. La chancelière allemande a en outre affirmé avoir reçu l'assurance de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, que celle-ci allait assurer son devoir vis-à-vis de la Grèce pour permettre une décision ce dimanche. François Hollande a pour sa part annoncé la tenue d'un nouvel Eurogroupe samedi pour examiner les propositions du gouvernement grec. Mais les dirigeants des institutions européennes semblent vouloir mettre une pression supplémentaire. Ainsi le président du Conseil européen Donald Tusk estime que le dimanche est une «date butoir» pour trouver un accord, alors que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a pour sa part annoncé avoir dans ses casiers un scénario « détaillé » pour une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. Le Premier ministre grec a affirmé être prêt à un «effort» pour un accord qui « garantisse une sortie de crise ».

■ François Hollande veut des décisions « dans la semaine »

À entendre le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel, on a le sentiment que ce sommet ne sera pas le dernier pour résoudre la crise, pour garder la Grèce au sein de la zone euro. C’est bien l’objectif du tandem franco-allemand. Avant d’entrer dans le bâtiment où se déroulent les discussions, tous les deux ont insisté sur l’urgence à trouver un compromis. Les décisions susceptibles de permettre à la Grèce de rester dans la zone euro doivent être prises rapidement, a déclaré François Hollande à son arrivée au sommet de Bruxelles. « La Grèce doit faire des propositions sérieuses », a répété le président français. « Elles ont déjà été énoncées. Elles doivent être précisées. C'est l'enjeu de la réunion de ce soir », a insisté le chef de l'Etat avant de poursuivre : « ensuite, nous devons faire preuve de responsabilité, de solidarité, mais aussi de rapidité [...] C'est-à-dire que c'est dans la semaine que les décisions doivent être prises. » Sur la même ligne, Angela Merkel estime qu'« il n’y a toujours pas de base pour des négociations ». La chancelière allemande évoque quant à elle un « délai de plusieurs jours avant de parvenir à un accord avec la Grèce ».

■ L'Eurogroupe attend les propositions écrites de la Grèce

Un ton pressant qui intervient après une nouvelle réunion d'un Eurogroupe mi-figue mi-raisin, car Euclide Tsakalatos est arrivé sans document écrit contenant des nouvelles propositions. Il aurait fait des propositions par oral et son équipe serait en train de rédiger un texte présentable pour les chefs d’Etat et de gouvernement.

En revanche, et c’est une nouveauté, Athènes a fait une demande formelle d’une nouvelle aide financière. Jusqu’à maintenant, Tsipras ne voulait absolument pas entendre parler de ce type d’aide. Elle sera examinée dès demain au cours d’un nouvel Eurogroupe téléphonique.

« Il n'y a pas eu de lettre aujourd'hui » pour formaliser une nouvelle demande d'aide de la part d'Athènes, a indiqué Jeroen Dijsselbloem devant la presse à Bruxelles, poursuivant : « Nous espérons la recevoir demain et il y aura une nouvelle réunion de l'Eurogroupe pour l'examiner. » L'Eurogroupe va tenir mercredi une téléconférence lors de laquelle la question d'un recours au Mécanisme européen de stabilité (MES) sera évoquée. En début de soirée, le gouvernement a officiellement annoncé que la Grèce présentera ce mercredi une synthèse tenant compte de l'avis des créanciers.

■ Alexis Tsipras devant Parlement européen

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande se sont entretenus après la réunion de l’Eurogroupe, et avant le nouveau sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro qui doit avoir lieu ce mardi dans la soirée. Le Premier ministre grec s’adressera demain devant le Parlement européen.

Par ailleurs un entretien téléphonique a eu lieu mardi dans l'après-midi entre Barack Obama et Alexis Tsipras, le président américain ayant souhaité à cette occasion une issue heureuse aux négociations entre le Premier ministre grec et ses partenaires européens, a indiqué l'agence de presse grecque Ana. Barack Obama s'est également entretenu sur ce sujet avec Angela Merkel.