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Ukraine / Russie

Ukraine: le convoi humanitaire russe prend la route de Lougansk

Bloqués depuis une semaine à la frontière russo-ukrainienne, les premiers camions du convoi humanitaire russe sont arrivés ce vendredi à Lougansk, un des derniers bastions des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Kiev n'a pas autorisé le franchissement de sa frontière et évoque « une invasion directe » ; les Occidentaux craignent que ce convoi ne permette d'aider les insurgés.

Après une semaine de blocage, le convoi russe a redémarré ce vendredi matin.
Après une semaine de blocage, le convoi russe a redémarré ce vendredi matin. REUTERS/Alexander Demianchuk
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« Tous les prétextes pour retarder la livraison de l'aide aux zones en situation de catastrophe humanitaire ont été épuisés », estime Moscou. Il n’y avait donc plus de raison à ce que les 260 véhicules continuent de stationner à la frontière russo-ukrainienne. Le convoi a donc pris la route de Lougansk, dans la matinée, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

Dans la zone de transit, où se déroulait jusqu’à présent l’inspection du chargement, le mouvement est continu, confirme un des envoyés spéciaux de RFI, Etienne Bouche, qui précise qu’il est difficile de faire un décompte des camions.

A midi, heure de Paris, selon un observateur de la mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur place, environ 100 camions avaient passé les douanes ukrainiennes et se trouvent donc désormais en Ukraine. Seulement 34 d’entre eux auraient été inspectés.

Pas d'escorte de la Croix-Rouge

Il n'y aura pas d'escorte de la Croix-Rouge durant le trajet car « nous n'avons pas reçu de garanties de sécurité suffisantes », a déclaré le CICR peu après le départ des premiers véhicules. L'organisation fait, par ailleurs, état sur son fil Twitter d'une « situation sécuritaire volatile » alors même que les insurgés indiquaient avoir abattu un hélicoptère de combat Mi-24.

Que contiennent ces camions ? De « l’aide humanitaire », affirme le Kremlin. Les Occidentaux, et surtout Kiev, craignent eux que cette initiative ne cache un ravitaillement en armes des séparatistes, ou ne serve de prétexte à une intervention russe. Pour Moscou « toutes les garanties indispensables ont été données », et l'itinéraire jusqu'à Lougansk est sûr et vérifié par la Croix-Rouge. Et pour la diplomatie russe, « la responsabilité de possibles conséquences de provocations dirigées contre le convoi » reviendrait « totalement » à l'Ukraine.

A la demande de la Lituanie, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir ce vendredi à 19h TU pour discuter de l'entrée des camions russes en Ukraine. L'Union européenne déplore l'entrée de ces premiers camions. Une « claire violation de la frontière » selon Bruxelles. Le Pentagone a exigé de la Russie qu'elle retire « immédiatement » le convoi humanitaire sous peine de nouvelles sanctions.

Sur cette photo, on distingue certains véhicules du convoi humanitaire passer la frontière russo-ukrainienne, ce 22 août.
Sur cette photo, on distingue certains véhicules du convoi humanitaire passer la frontière russo-ukrainienne, ce 22 août. REUTERS/Alexander Demianchuk

Hier, les premiers camions ont été inspectés par les garde-frontières et les douaniers ukrainiens. Une garantie, qui à ce moment-là, était jugée indispensable à la distribution de l’aide par la Croix-Rouge.

Pour Kiev, cette incursion du convoi n'est ni plus ni moins qu'une « invasion directe », mais les forces ukrainiennes n'interviendront pas, a fait savoir le chef des renseignements, Valentin Nalivaïtchenko, qui affirme que son pays souhaite avant tout éviter toute provocation.

Qui a besoin de l'aide russe ?

A Donetsk, nous explique notre envoyé spécial dans la région, Daniel Vallot, ce sont des personnes âgées, des retraités, qui souffrent le plus du conflit entre rebelles séparatistes et soldats ukrainiens, qui attendent l'aide. Il y a ainsi des difficultés à se fournir en médicaments et le manque de médecins, il y a des magasins fermés pour la plupart et enfin les retraites qu’il est devenu impossible de toucher en raison du gel partiel des transactions effectuées dans l’Est par les banques ukrainiennes. Un grand nombre de ces retraités se retrouvent donc privés de toute source de revenus et sont contraints de se tourner vers l’aide caritative venue pour l’essentiel de Russie.

Mais la situation à Donetsk est loin d’être aussi dramatique que dans la ville de Lougansk. Privée d’eau et d’électricité depuis plusieurs semaines, la ville est coupée du monde, et le ravitaillement y est devenu quasiment impossible. C’est d’ailleurs vers Lougansk que doit se diriger en priorité le convoi affrété par la Russie. Il y a urgence, selon les autorités séparatistes, qui parlent de désastre humanitaire et qui dénoncent les freins mis à l’avancée du convoi par les autorités ukrainiennes.

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