Les dirigeants de l'Otan adoptent une déclaration finale malgré les différends
Les 29 membres de l'Otan ont adopté, mercredi 4 décembre, à l'issue d'un sommet du 70e anniversaire pourtant marqué par d'importantes dissensions, une déclaration commune affirmant leur « solidarité, unité et cohésion ».
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« La solidarité, l'unité et la cohésion sont des principes fondamentaux de notre Alliance », ont rappelé mercredi les 29 membres de l'Otan dans une déclaration commune à l'issue du 70e sommet de l'Alliance atlantique dans un golf à Watford, en banlieue de Londres. La phrase n'est pas anodine alors que des dissensions sont apparues ces derniers mois. « L'Otan reste le fondement de notre défense collective et le forum essentiel pour les consultations et la prise de décision en matière de sécurité entre Alliés », rappelle le communiqué publié à l'issue d'une réunion.
Le texte relève aussi les « menaces » que représentent « les actions agressives » de la Russie, comme « le terrorisme sous toutes ses formes » tout en assurant être une alliance uniquement « défensive », qui « ne représente une menace pour aucun pays ».
NATO guarantees the security of our territory & our 1 billion citizens, our freedom and the values we share.
Jens Stoltenberg (@jensstoltenberg) December 4, 2019
📰 Read the whole #NATO Leaders’ meeting statement here: https://t.co/rw2wE81EU8#NATOmeeting | #NATOLondon pic.twitter.com/ACEyNX30HL
« Les Alliés sont fermement attachés à la pleine mise en application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) dans tous ses aspects, à savoir le désarmement nucléaire, la non-prolifération et les utilisations de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques », rappelle aussi le communiqué.
Le problème majeur de l'Alliance, c'est d’avoir des États qui finalement ont des objectifs divergents...
Amélie Zima, docteur en sciences politiques, enseignante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Otan.
Une unité bien difficile à préserver
Dans ce communiqué final, pour la première fois, l’Otan reconnaît la montée en puissance de la Chine comme un « défi », évoquant par exemple l'enjeu de la 5G.
Les membres de l'Alliance ont tenté tant bien que mal de préserver leur unité pour ce 70eme anniversaire de l'Otan, mais les dissensions restent nombreuses et le rendez vous a aussi été assombri par un départ précipité de Donald Trump, qui a quitté le Royaume-Uni sans faire de conférence de presse finale.
Le président américain était semble-t-il très vexé. Il faut dire que les 25 secondes d'une video où les Premiers ministres néerlandais, canadiens, britanniques ainsi qu'Emmanuel Macron étaient rassemblés donnaient le sentiment qu'ils se moquaient de lui, rappelle notre envoyée spéciale à Watford, Anissa El Jabri.
Les électeurs américains se soucient d'abord et avant de ce qui se passe au niveau local (...) et pas nécessairement à l'image, à la position des États-Unis dans le monde...
Maud Quessard, maitre de conférences et spécialiste de politique étrangère américaine.
WATCH: World leaders appear to joke about President Trump during NATO summit in London https://t.co/Yo351VfYY4 pic.twitter.com/93MVj0xR40
CBS News (@CBSNews) December 4, 2019
Dissensions Paris-Ankara
À la fin de ce sommet, la presse americaine n'avait que cette vidéo à la bouche. « Le Premier ministre canadien est un hypocrite » a lâché Donald Trump piqué au vif avant de quitter le sommet avant tout le monde.
Au chapitre des dissensions sur le fond des discussions, la situation ne s'arrange toujours pas entre Paris et Ankara. « Il n'y a pas de consensus possible avec la Turquie sur la définition du terrorisme » a affirmé Emmanuel Macron.
La définition turque du terrorisme n'est pas du tout partagée par l'ensemble des Alliés...
Amélie Zima, docteur en sciences politiques, enseignante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Otan.
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