Accéder au contenu principal
Italie

L'état de catastrophe naturelle décrété à Venise après les inondations

Venise replonge dans le cauchemar de la marée haute avec un niveau de 187 cm dans la nuit du mardi 12 novembre. La ville est sous les eaux, mais si le pic est passé, la situation pourrait continuer dans les prochains jours. L'état de catastrophe naturelle a été décrété ce jeudi.

À Venise, la place Saint-Marc était sous les eaux mercredi 11 novembre 2019, alors que d'autres épisodes sont prévus dans les jours à venir.
À Venise, la place Saint-Marc était sous les eaux mercredi 11 novembre 2019, alors que d'autres épisodes sont prévus dans les jours à venir. REUTERS/Manuel Silvestri
Publicité

Des pluies torrentielles, un vent de sirocco soufflant à 100 km/h, les retards accumulés dans la réalisation du projet Moїse, lancé en 2003 pour protéger Venise de l’acqua alta (marée haute en italien), grâce à un système de digues flottantes, et qui est loin d’être achevé… Tous ces facteurs replongent Venise dans le cauchemar du 4 novembre 1966, lorsque la marée haute avait atteint 194 cm, le plus haut niveau jamais enregistré.

Dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 novembre, la marée haute a atteint 187 cm. Mais d’autres épisodes, plus violents, sont prévus pour ces prochains jours par le Centre des marées de Venise notamment un niveau de 140 cm prévu pour vendredi 15 novembre. Rome promet d’adopter un plan d’urgence pour soutenir les Vénitiens.

80 % de la ville touchée

Le maire de Venise Luigi Brugnaro, qui a demandé la reconnaissance de l’État de catastrophe naturelle décrit une situation dramatique. La marée de mardi soir combinée aux bourrasques et à la pluie a submergé pratiquement toute la ville, à 80 % selon le gouverneur de la région Luca Zaia.

En fait, l’eau s’est infiltrée dans toutes les parties basses de la Cité des Doges. En particulier dans la Basilique Saint-Marc, ce chef-d’œuvre de l’art byzantin qui symbolise l’histoire de Venise.

Pier Paolo Campostrini, procurateur de Saint-Marc décrit la situation à notre correspondante en Italie, Anne Le Nir : « Le pavement de la basilique est envahi d’eau, tout comme une partie de la crypte, recouverte de 60 cm d’eau salée. Or quand l’eau s’évapore, le sel s’accumule et se cristallise, ce qui ravage les marbres et les pierres ». De nouvelles marées hautes sont attendues.

Les dégâts provoqués par la marée haute dramatique ne peuvent pas être encore chiffrés de manière précise. Mais ils sont estimés à près d’un milliard d’euros par les autorités vénitiennes. Le gouvernement, dirigé par Giuseppe Conte, va donc débloquer immédiatement 20 millions d’euros. Une somme destinée essentiellement  à la population. Les particuliers qui ont subi des dommages recevront 5 000 euros. Tandis que les commerces, dévastés par les infiltrations d’eau salée, obtiendront 20 000 euros.

Des sommes qui, évidemment, ne couvrent pas tous les besoins. Dans un second temps, elles pourront être augmentées, selon les situations. Concernant le patrimoine artistique et culturel, des fonds spéciaux seront aussi débloqués.

Inondations liées au changement climatique

Le phénomène est lié au changement climatique selon le chef de la protection civile Angelo Borreli : « Les effets du changement climatique sont considérables. Depuis le début de l’année, nous avons enregistré 174 événements qui ont provoqué des morts, des blessés et tant de dommages ».

Rome promet un plan d’aide d’urgence pour les Vénitiens, mais ils réclament aussi que le projet du chantier Moise se termine. Ce système de digues flottantes destiné à sauver Venise devait être achevé en 2016, mais il n’est toujours pas en place. Selon le Premier ministre Conte, il est « prêt à 93 % » et sera « terminé vraisemblablement pour le printemps 2021 ».

►À lire aussi : Venise veut s'unir avec d'autres ports contre les dangers des paquebots géants

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.