Royaume-Uni: «Yellowhammer», où les affres d'un Brexit «no deal»
Le gouvernement britannique a dû rendre public, sous la pression du Parlement, son rapport sur les conséquences d’une sortie sans accord de l’UE. Intitulé « opération Yellowhammer », le document prévoit d’énormes perturbations à court terme dans des secteurs essentiels dont l’approvisionnement en eau et nourriture, la santé, les transports et les frontières mais aussi la possibilité de désordres publics. Face à ces éventualités, le Premier ministre est, depuis, sous le feu de nombreuses critiques.
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Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les travaillistes ont réagi les premiers par la voix de Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du principal parti d’opposition: il a jugé « complètement irresponsable » la tentative du gouvernement d’ignorer ces prévisions et surtout sa tentative de les cacher à la population. Et le député a réclamé le rappel immédiat du Parlement pour « pouvoir passer au crible ces documents et prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher un Brexit sans accord ».
Des problèmes à long terme
Même son de cloche du côté des rebelles conservateurs : l’ancien ministre de la Justice, David Gauke, qui a été expulsé du parti, a expliqué : « Les problèmes ne s’arrêtent pas aux perturbations immédiates, c’est à long terme que nous risquons les plus graves dégâts. » Son ancien collègue Phillip Lee, qui a, lui, rejoint le parti libéral-démocrate, juge les détails contenus dans le dossier Yellowhammer « choquants et explosifs. »
Accélération « massive » de la préparation au Brexit
« Est-ce que les gens ont vraiment voté en 2016 pour avoir des problèmes à se procurer de la nourriture, de l’eau, des médicaments ? Bien sûr que non » a ainsi lancé Phillip Lee. Face à cette volée de bois vert, Boris Johnson s’est défendu ce jeudi matin : le dossier publié envisage un scénario du pire mais son gouvernement a, depuis, « accéléré massivement » les préparatifs liés à un Brexit sans accord. Et le Premier ministre d’assurer qu’il a toujours l’espoir d’obtenir un nouvel accord de retrait au sommet européen mais qu’en cas de no deal le 31 octobre, le pays sera fin prêt.
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