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Union européenne

La nouvelle Commission européenne doit déjà faire face à des polémiques

La nouvelle Commission européenne a été dévoilée lundi 10 septembre, comptant notamment le Néerlandais Frans Timmermans, chargé du Climat, la Danoise Margrethe Vestager à la Concurrence, puis la Française Sylvie Goulard au Marché intérieur, chargée de l’Industrie de la défense. S’ils sont confirmés par le Parlement de Strasbourg, les 26 commissaires entreront en fonction le 1er novembre.

La nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors de l'annonce des nouveaux commissaires, le 10 septembre 2019 à Bruxelles.
La nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors de l'annonce des nouveaux commissaires, le 10 septembre 2019 à Bruxelles. Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
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Avec notre bureau de Bruxelles,

Les auditions de confirmation, qui dureront du 30 septembre au 8 octobre, pourraient contraindre Ursula von der Leyen à changer certains aspects de son équipe si elle veut effectivement pouvoir commencer à travailler le 1er novembre.

Ces auditions ne seront pas une formalité, parce que le Parlement a déjà, à plusieurs reprises, rejeté des nominations : un Italien en 2004, une Bulgare en 2009, par exemple. On peut cette année penser par exemple que Sylvie Goulard pourrait avoir à répondre à des questions difficiles au sujet de l’enquête en France sur l’emploi fictif de son assistant parlementaire. L’enquête est close au sein du Parlement européen, mais il reste la question aussi du travail qu’elle a effectué pour un laboratoire de réflexion américain alors qu’elle était députée.

De la même façon, le Hongrois Laszlo Trocsanyi pourrait affronter l’hostilité d’une partie des députés européens, car en tant que ministre de la Justice de Viktor Orban, il est accusé au Parlement d’avoir mis à mal l’État de droit en Hongrie.

►À lire aussi : Commission de l’UE: l’Italien Paolo Gentiloni au poste convoité de l’Économie

Polémique sur un portefeuille migratoire

Il y a aussi un début de polémique sur l’intitulé du portefeuille du commissaire grec, Margaritis Schinas, à savoir « Protection du mode de vie européen », un titre qui fait bondir à gauche de l’Hémicycle, car le portefeuille comprend aussi la gestion de la migration et de la protection des frontières.

Ursula von der Leyen se serait certainement passée de ce début de polémique, qui a fait bondir les eurodéputés de gauche. Raphaël Glucksmann, socialiste français. « C’est le retour en fait du ministère de l’Identité nationale de Sarkozy à l’échelle européenne. C’est une capitulation en rase campagne devant les populistes et les nationalistes qui gagnent du terrain en Europe », s’est-il indigné.

En revanche, pour les points positifs, les parlementaires saluent le respect de la parité homme-femme. Pour le Français de la liste Renaissance, Pascal Canfin, c'est une commission qui fait de l'écologie une priorité. « Le premier vice-président de la Commission européenne a en charge ce qu’on appelle ici le ‘’Green deal’’, c’est-à-dire la transition écologique, et il a sous sa responsabilité le climat, mais aussi les transports, l’agriculture, les fonds structurels qui vont vers les pays d’Europe centrale. Donc il aura tous les leviers pour opérer vraiment la transition écologique dont on a besoin ».

►À lire aussi : Commission européenne: les chantiers qui attendent la nouvelle présidence

Défense du multilatéralisme

Pour Ursula von der Leyen, l’Union européenne doit être la gardienne du multilatéralisme pour les cinq prochaines années. Elle a envoyé une lettre de mission à Josep Borrell, le futur chef de la politique extérieure de l’Union européenne, et lui demande de réaliser son objectif : faire de cette commission une commission géopolitique.

Cette aspiration comprend plusieurs dossiers, comme les différends avec les États-Unis, notamment sur le commerce et sur le sauvetage de l’accord nucléaire iranien. Sur tous les sujets, il devra consulter l’ensemble des commissaires. C’est aussi le cas pour le climat ou l’économie numérique. La volonté est de faire de l’Europe le continent en pointe sur tous les points stratégiques voulus par Ursula von der Leyen.

C’est toujours très difficile parce qu’il y a 27 commissaires. Il n’y a pas en réalité 27 portefeuilles. Donc, il faut découper tout cela de manière un peu artificielle. Mais on trouve dans cette commission, des personnalités fortes, intéressantes, d’expérience, comme de très jeunes commissaires qui auront aussi à prendre en compte la dimension européenne. Donc, j’espère que ce mélange va bien fonctionner et que la gouvernance de l’ensemble va un peu changer, sera plus transparente, sera plus réactive, peut-être plus politique, moins diplomatique. C’est ce qu’on attend d’elle. La France par la voix de son président souhaite que cette commission s’intéresse davantage à armer l’Europe d’une vraie souveraineté sur la scène internationale. Je crois incontestablement que c’est l’un de ses défis.

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Selon Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Schuman, la nouvelle commission est la preuve d'une "nouvelle phase"

Béatrice Leveillé

Jusqu’ici, l’Union européenne s’est intégrée par le droit en essayant d’harmoniser les situations des vingt-huit États membres. Et on voit bien qu’aujourd’hui, il y a une nouvelle phase qui s’ouvre et qu’une concurrence mondiale plus accrue nécessite de réformer notre droit de la concurrence. Peut-être une meilleure protection de nos frontières, peut-être aussi intégrer la préférence européenne, et résister davantage sur la scène internationale pour peser politiquement le poids économique, qui est le premier au monde, qu’est celui du commissaire à la concurrence. Ça reste madame Vestager, qui s’intéresse aux grands monopoles des grandes sociétés numériques que sont Apple, Google, Amazon et qui considère qu’ils constituent un danger pour le consommateur et pour nos libertés. Madame Vestager a été reconduite. Elle va s’occuper du numérique et de la concurrence. Et c’est plutôt une très bonne nouvelle pour les Européens.

00:53

Selon Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Schuman, c'est "une commission mieux armée"

Béatrice Leveillé

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