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Royaume-Uni

Brexit: les députés britanniques refusent à nouveau les élections anticipées

Alors que Boris Johnson tentait de déclencher à nouveau des élections anticipées pour le 15 octobre, les députés britanniques ont à nouveau rejeté, lundi 9 septembre, sa demande. Mais le Premier ministre a toutefois répété qu’il ne demanderait pas de nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'un discours après sa défaite au Parlement.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'un discours après sa défaite au Parlement. HO / AFP / PRU
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Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

C’est au milieu du brouhaha d’une Chambre survoltée que le speaker John Bercow, désormais sur le départ, a confirmé la nouvelle défaite cinglante du gouvernement. Boris Johnson n’aura pas réussi à briser la rare unité de l’opposition. Le Labour à sa tête, elle s’est serré les coudes jusqu’au bout pour infliger un énième camouflet au gouvernement.

Un Premier ministre furieux

Visiblement furieux, le Premier ministre ne s’est pas avoué vaincu et a martelé qu’il ne retarderait pas le Brexit : « Je me rendrai au sommet crucial de Bruxelles et peu importe tous les moyens qu’inventera ce Parlement pour me lier les mains, je ferai tout pour trouver un accord dans l’intérêt du pays », a-t-il lancé.

Sans élection anticipée, Boris Johnson peut donc dire adieu à sa tentative désespérée d’annuler la loi approuvée lundi 9 septembre par la reine. Ce texte l’oblige à demander un report de trois mois du Brexit s’il ne conclut pas de nouvel accord d’ici le 19 octobre, après un sommet européen.

Cet ultime acte de défiance du Parlement laisse le Premier ministre dans une position incertaine : le seul moyen pour lui d’honorer sa promesse de Brexit le 31 octobre est de contourner ou même d’ignorer la loi votée par le Parlement. Cela au risque de se retrouver devant un tribunal. À moins qu’il ne trouve, d’ici un mois et quelques jours, un accord de retrait avec Bruxelles qu’il n’a même pas commencé à négocier.

De son côté, le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn a rétorqué lundi qu’il était fin prêt pour des élections, mais ne faisait absolument pas confiance au Premier ministre : « La seule chose que le Premier ministre n’a pas précisée est qu’il allait respecter la loi de ce pays. Ce gouvernement est une honte et la façon dont opère ce Premier ministre est une honte. »

Westminster est désormais suspendu, et ses occupants réduits au silence pendant cinq semaines. Boris Johnson voulait mettre en veille le Parlement, mais c’est son propre horizon qui vient tout à coup de s’assombrir.

Johnson humilié

L’humiliation ne s’arrête toutefois pas là : lors d’un autre vote, les députés ont approuvé une motion qui force le gouvernement à publier ses préparatifs pour le Brexit, mais aussi tous les messages privés entre les différents conseillers du Premier ministre, échangés dès fin juillet à propos de la suspension du Parlement. Les députés soupçonnent en effet l’équipe de Boris Johnson d’avoir décidé de museler la Chambre pour opérer à son aise un Brexit sans accord le 31 octobre.

Bien que cette suspension soit désormais effective, cette extraordinaire démonstration de force des députés vient de retourner la situation et laisse Boris Johnson humilié et les mains liées. Il ne peut désormais que s’efforcer de négocier avec Bruxelles dans une position d’extrême faiblesse et sachant son sort incertain.

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