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Trottinettes électriques / Transports

Trottinettes électriques: ces grandes villes en guerre contre «l’anarchie»

En France, le ministère de la Transition écologique et solidaire, chargé des Transports, a reçu ce lundi 12 août une association de victimes d’accidents de trottinettes électriques. Elle compte porter plainte contre la ville de Paris pour mise en danger de la vie d’autrui. Face aux problèmes de sécurité, plusieurs villes dans le monde ont déjà pris des mesures contre ces engins en libre-service.

À Paris, le stationnement des trottinettes électriques sur les trottoirs est interdit depuis le 30 juillet dernier.
À Paris, le stationnement des trottinettes électriques sur les trottoirs est interdit depuis le 30 juillet dernier. JOEL SAGET / AFP
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Accidents, stationnement sauvage, casse-tête juridique : l’essor des trottinettes électriques en libre-service dans les grandes villes suscite un vif débat entre ses partisans et ses détracteurs. Et confronte les autorités à des problèmes de sécurité et de partage de l’espace public.

À Paris, le stationnement des trottinettes électriques sur les trottoirs est interdit depuis le 30 juillet dernier, suite à l'entrée en vigueur d'un arrêté municipal. Pour ne pas gêner les piétons, les usagers doivent désormais les garer sur des places de stationnement.

La circulation sur les trottoirs devrait bientôt être interdite au niveau national, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, ayant promis un décret qui devrait entrer en vigueur en septembre prochain. Ailleurs en Europe et dans le monde, plusieurs villes ont déjà imposé des règles, plus ou moins strictes.

Des règles de plus en plus restrictives en Europe

En juillet dernier, Emily Hartridge, célèbre Youtubeuse et animatrice télé britannique, est morte à l'âge de 35 ans alors qu'elle circulait sur une trottinette électrique à Londres. Son décès avait fait la Une des journaux et relancé les polémiques sur les trottinettes électriques. Au Royaume-Uni, même si elles pullulent, elles n’ont jamais été autorisées : circuler sur le trottoir comme sur la route est donc synonyme d’infraction. Néanmoins, dans les faits, les policiers se montrent tolérants si les utilisateurs sont bien équipés (casque).

D’autres villes européennes ont récemment pris des mesures. C’est le cas de Lisbonne, au Portugal, qui a établi le 1er juillet dernier des zones de stationnement interdit. Les opérateurs s’exposent à une amende, entre 60 et 300 euros, pour chaque appareil laissé sur le trottoir.

Autre exemple : Madrid. En début d’année, la capitale espagnole a imposé de nouvelles règles aux utilisateurs. Les personnes âgées de moins de 15 ans doivent depuis être accompagnées pour avoir le droit de monter sur une trottinette électrique. La vitesse est limitée à 30 km/h et le port du casque est obligatoire pour les moins de 16 ans, sous peine de recevoir une amende de 30 euros. Enfin, la municipalité a interdit aux utilisateurs de circuler sur les voies de bus et les trottoirs.

Des interdictions dans des villes espagnoles…

Face au nombre d’accidents, certaines villes sont allées plus loin et ont tout simplement décidé d’interdire les trottinettes électriques en libre-service. Toujours en Espagne, Barcelone et Valence ont fait ce choix.

Confrontée au tourisme de masse (environ 30 millions de touristes par an), la capitale catalane a prononcé leur interdiction dès octobre 2017. Les trottinettes déposées par la société allemande Wind, fin août 2018, avaient ainsi été retirées au bout de quelques heures par la police barcelonaise.

►À lire aussi : La trottinette électrique, ange ou démon ?

C’est également le cas de la ville de Valence. En août 2018, l’opérateur Lime avait déployé ses engins sans autorisation préalable de la municipalité. Les trottinettes ont ainsi été retirées en octobre dernier et une amende a été infligée à la société californienne.

L’opérateur avait alors exprimé son regret d’une absence de réglementation spécifique dans une grande partie des villes espagnoles. « Nous sommes les premiers à en demander une pour nos usagers, pour les habitants, afin que l'on sache où aller et où ne pas aller », avait déclaré à l’AFP Alvaro Salvat, représentant de Lime en Espagne, en octobre dernier.

…et aussi aux États-Unis

Outre-Atlantique, on retrouve les mêmes controverses. Selon Consumer Reports, une organisation de défense des consommateurs américains, au moins 1 500 personnes ont été soignées après des accidents survenus en trottinette électrique aux États-Unis depuis fin 2017.

À New York, ces engins sont interdits depuis une loi de 2004 (loi interdisant l'utilisation de vélos et de trottinettes électriques). Un projet de loi, actuellement en discussion, vise à les légaliser.

Sur la côte ouest-américaine, la ville de Seattle a fait le choix d’interdire les trottinettes électriques en libre-service. Une décision similaire à celle prise par la ville de San Francisco qui a finalement décidé, en août 2018, de n’autoriser que deux petites sociétés à se développer dans la ville (Scoot et Skip). L’opérateur Lime, dont le siège se trouvant pourtant à San Francisco, a donc été écarté.

Ailleurs dans le monde : à Singapour, une nouvelle loi oblige les trottinettes à être immatriculées, les contrevenants risquant une amende ou trois mois de prison. Depuis début 2019, la vitesse est de plus limitée à 10 km/h, et tout stationnement non autorisé, aussitôt dénoncé par des GPS-mouchards, est verbalisé. Enfin, au Brésil, depuis cet été, les usagers doivent passer un test avant de pouvoir conduire une trottinette électrique.

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