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Russie / Géorgie

Manifestations en Géorgie: le Kremlin dénonce «une provocation russophobe»

Le 21 juin, le Kremlin a dénoncé comme « provocation russophobe » les manifestations en Géorgie, provoquées par la prise de parole d'un député russe au Parlement de cette ex-république soviétique. Le lendemain, le président russe Vladimir Poutine a interdit aux compagnies aériennes russes les vols vers la Géorgie.

Des manifestants devant le Parlement géorgien le 21 juin 2019, à Tbilissi.
Des manifestants devant le Parlement géorgien le 21 juin 2019, à Tbilissi. Vano SHLAMOV / AFP
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Des protestations ont éclaté le 20 juin dans la capitale géorgienne après le discours du député russe Sergueï Gavrilov depuis la tribune du président du Parlement, un acte considéré comme une provocation dans un pays qui dénonce l'occupation par Moscou d'une partie de son territoire.

Devant le Parlement, la télévision géorgienne a filmé en continu une avenue noire de monde. Les messages hostiles sur les pancartes visaient clairement la Russie et certains Géorgiens se sont bandé les yeux, en soutien aux blessés de la veille.  
La démission du président du Parlement, au lendemain de la première manifestation, n'a pas suffi. Les manifestants réclamaient aussi celle du ministre de l'Intérieur. L'intéressé a décliné la proposition devant les journalistes.  

Les Géorgiens réclament aussi une réforme électorale et des élections législatives anticipées pour écarter du pouvoir celui qui est considéré comme l'homme fort du pays, Bidzina Ivanichvili.

Cet ancien Premier ministre, qui a fondé le parti au pouvoir Rêve géorgien, est accusé d'être à la botte de la Russie de Vladimir Poutine. S'il n'est plus officiellement au pouvoir, ce milliardaire continuerait de tirer les ficelles de la politique géorgienne. Bidzina Ivanichvili a pourtant assuré soutenir les manifestants.

90% de la population est opposée à la présence russe...

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Tornike Gordadze, universitaire à l’IEP de Paris et ancien ministre de l’Intégration européenne de Géorgie.

Anastasia Becchio

« Distorsion de la réalité »

Le porte-parole du Kremin a utilisé le lendemain une rhétorique bien connue en parlant d'« une provocation russophobe ». Pour notre correspondant à Moscou, Étienne Bouche, il s'agit pour Dmitri Peskov de discréditer le mouvement populaire en Géorgie tout en éludant la raison de la colère. Officiellement, Moscou « condamne fermement » les manifestations de Tbilissi et relève des « signes agressifs contre des citoyens russes ».

Le ministère russe des Affaires étrangères déconseille d’ailleurs aux citoyens russes de se rendre en Géorgie pour des raisons de sécurité et Vladimir Poutine a même interdit aux compagnies aériennes russes les vols vers la Géorgie. Dans un communiqué, la diplomatie russe exprime sa « préoccupation sérieuse » à l’égard de ce qu’elle qualifie de « dégradation de la situation politique intérieure ».

Pour Moscou, il s’agit d’une affaire politique interne dans laquelle la Russie n’est pas impliquée. Selon Dmitri Medvedev, « les tentatives de faire porter le chapeau à la Russie ressemblent fort à une distorsion de la réalité ». Au passage, le Premier ministre russe a tourné en dérision les appels à manifester de Mikheïl Saakachvili, l’ancien président géorgien.

►À (re)lire : Géorgie: des manifestants en colère contre la présence d'un Russe au Parlement

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