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République tchèque / UE

L'UE réclame 17,4 millions d'euros au Premier ministre tchèque

Bruxelles réclame au Premier ministre tchèque Andrej Babis le remboursement de 17,4 millions d'euros de subventions européennes, estimant qu'il est dans une situation de conflit d'intérêts, rapportent ce samedi 1er juin des médias tchèques en publiant un document présenté comme un projet de rapport d'audit de la Commission européenne.

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis à Bruxelles, le 10 avril 2019.
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis à Bruxelles, le 10 avril 2019. REUTERS/Yves Herman
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Selon ce document de 70 pages, la Commission estime qu’Andrej Babis tire toujours des bénéfices de sa holding agro-alimentaire Agrofert. Le document est publié notamment par les portails d'informations seznam.cz, Aktualne.cz, Info.cz et par Denikn.cz.

Un ancien eurodéputé en bisbille avec Andrej Babis indique que les mots employés dans ce rapport d’audit préliminaire sont inhabituellement forts et « font honte non seulement au Premier ministre, mais à la République tchèque dans son ensemble », rapporte notre correspondant à Prague, Alexis Rosenzweig.

Il faut dire qu’Andrej Babis est la deuxième fortune du pays, que son groupe Agrofert contrôle 900 sociétés - dont plusieurs organes de presse -, emploie des dizaines de milliers de personnes et bénéficie de nombreuses subventions européennes.

« Deux sources »

Vendredi, le quotidien tchèque Hospodarske Noviny a affirmé, citant « deux sources au sein de ministères tchèques », que la Commission avait conclu au terme de son audit à l'existence d'un conflit d'intérêts entre les activités politiques de d’Andrej Babis et ses affaires. Selon le journal, ce dernier doit rembourser toutes les subventions issues des fonds structurels de l'UE reçues par Agrofert depuis février 2017.

La Commission européenne s'est refusée vendredi à commenter l'affaire. Son porte-parole a indiqué que l'institution « ne commentait jamais les procédures d'audit en cours et certainement pas des fuites ». Pour sa part, Andrej Babis a démenti vendredi les informations du quotidien Hospodarske Noviny. « La République tchèque n'aura certainement pas l'obligation de rembourser les subventions. Il n'y a aucune raison pour cela, car je n'enfreins ni la législation tchèque ni la législation européenne en matière du conflit d'intérêts », a-t-il expliqué.

Version provisoire

Les ministères tchèques des Finances et du Développement régional ont confirmé la réception d'une version provisoire du rapport d'audit, sans fournir d'autre détail. La branche locale de Transparency International, qui avait porté plainte contre le Premier ministre tchèque auprès de la Commission, a invité les deux ministères à rendre le document public. Selon le document en anglais publié samedi par des médias tchèques, la Commission, qui a suspendu les subventions accordées à Agrofert durant l'audit, souhaite que la République tchèque rembourse l'équivalent de 17,4 millions d'euros en subventions reçues de façon irrégulière.

Babis en situation inconfortable

Pugnace, le populiste Andrej Babis refuse que la moindre somme soit remboursée à Bruxelles. Malgré la récente victoire de son mouvement ANO aux européennes, sa situation devient inconfortable, notamment dans ses négociations avec le groupe libéral ALDE, dont il faisait jusqu’ici partie avec la formation d’Emmanuel Macron au Parlement européen.

 

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