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Italie / Union européenne

Dette italienne: Matteo Salvini promet d'être le plus têtu face à Bruxelles

Matteo Salvini, vice-président du Conseil, ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue, -  le parti nationaliste qui a triomphé aux élections européennes en remportant plus de 34 % des voix -  a promis d’être le plus têtu dans le bras de fer entre Rome et Bruxelles. La Commission européenne s’inquiète de la détérioration des finances publiques italiennes et menace d’engager une procédure d’infraction. Une procédure à laquelle l’Italie avait échappé de justesse au mois de décembre dernier.

Matteo Salvini au siège du parti de la Ligue, après les résultats des élections au Parlement européen, à Milan, le 27 mai 2019.
Matteo Salvini au siège du parti de la Ligue, après les résultats des élections au Parlement européen, à Milan, le 27 mai 2019. REUTERS/Alessandro Garofalo
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Avec notre correspondante à Rome,  Anne Le Nir

Matteo Salvini qui est retourné sur le terrain à Potenza, ville du sud de l’Italie, pour soutenir le candidat maire de la Ligue, en ballottage avec le candidat d’une liste civique, a profité des caméras pour lancer un message très piquant à Bruxelles qui se prononcera le 5 juin sur la réponse de Rome à ses interrogations sur l’état alarmant des comptes publics.

« Je dirai à Bruxelles la semaine prochaine : « laissez-nous faire ce que demandent les Italiens ; moins d’impôts, et plus d’emplois ». Et si on nous dit non, nous verrons bien qui a la tête la plus dure. ».

Le ministre de l’Économie, Giovanni Tria, propose d’une part un programme global de révision des dépenses pour réduire la dette publique qui atteint 132% du PIB. Et, d’autre part, une réforme fiscale visant à introduire un impôt à taux unique de 15% pour relancer la croissance.

Mais cette réforme, fortement voulue par le patron de la Ligue, ne correspond certainement pas aux attentes de la Commission européenne.

À lire aussi : UE: Rome et Bruxelles ont conclu un accord sur le budget italien 2019


Rome aura du mal à tenir ses promesses

Le gouvernement italien promet à Bruxelles de ramener le déficit budgétaire en dessous de 2,4% du PIB dès cette année. Mais avec une croissance atone et la promesse d’une baisse importante des impôts, Rome aura du mal à convaincre la Commission européenne, estime l’économiste italien Stefano Vignoli

« En l’état actuel avec une croissance proche de zéro et avec une dette très importante qui dépasse 132%, on a des promesses de baisses d’impôts ultérieures qui se chiffrent à environ 12 milliards d’euros. Tout cela effectivement ne nous permettra pas d’atteindre le niveau demandé par la communauté européenne. »

À ces facteurs s’ajoute le ralentissement économique mondial : « S’il y a un ralentissement économique mondial, il y a aussi un ralentissement en Italie, et donc effectivement moins de possibilités de pouvoir jouer sur la baisse des impôts pour relancer l’économie. »

L’Italie risque désormais l'ouverture d'une « procédure pour déficit excessif » et qui pourrait aboutir à terme à des sanctions allant jusqu'à 3 milliards d'euros.

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