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Turquie / Médias

Turquie: polémique après la censure médiatique du maire déchu d’Istanbul

En Turquie, une chaîne de télévision est sous le feu des critiques depuis qu’elle a écourté, lundi soir, une interview du candidat de l'opposition à la mairie d'Istanbul. La chaîne privée CNN Türk a brusquement interrompu l’entretien lorsque le candidat, Ekrem Imamoglu, a entrepris de détailler les dépenses de l’équipe sortante. Ekrem Imamoglu avait occupé le fauteuil de maire d’Istanbul pendant 18 jours en avril, avant que sa victoire ne soit annulée le 6 mai, à la demande du pouvoir. Alors que la liberté de la presse est plus muselée que jamais, un nouveau scrutin est prévu le 23 juin.

Ekrem Imamoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, lors d'une interview à Reuters à Istanbul, en Turquie, le 9 mai 2019.
Ekrem Imamoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, lors d'une interview à Reuters à Istanbul, en Turquie, le 9 mai 2019. REUTERS/Murad Sezer
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Avec notre correspondante à Istanbul,  Anne Andlauer

Avec les pancartes qu’il avait amenées sur le plateau de CNN-Türk, Ekrem Imamoglu avait l’intention d’expliquer comment le parti au pouvoir, l’AKP, dilapidait le budget de la mairie d’Istanbul en dépenses « extravagantes ». Le présentateur-vedette de la chaîne, Ahmet Hakan, ne lui en a pas laissé le temps :

« Nous transformerons ce système de gaspillage en un système d’économies. Nous décréterons la mobilisation générale, la mobilisation pour Istanbul. Et pour cela, il y a le tourisme, l’économie, l’éduca… », a lancé Ekrem Imamoglu.

« Eh bien... merci beaucoup… Je ne veux pas vous couper la parole, mais nous n’avons plus de temps. Nous nous dirons au revoir après une courte pause publicitaire », a coupé le présentateur.

Ekrem Imamoglu, dont l’élection le 31 mars à la mairie d'Istanbul a été annulée par les autorités, s’attendait à parler une demi-heure de plus. C’est en tout cas ce que CNN Türk lui avait annoncé. Sur les réseaux sociaux, les partisans du candidat ont immédiatement fustigé la chaîne et le présentateur.

Emin Capa, un ancien de CNN-Türk, a affirmé savoir « de source sûre » que la régie de l’émission avait reçu l’ordre de mettre fin à l’interview. La chaîne s’est défendue en affirmant qu’Ekrem Imamoglu avait tout de même bénéficié d’1h25mn d’antenne, soit sept minutes de plus que le candidat du pouvoir, Binali Yildirim.

Dans les rangs de l’opposition turque, l’épisode exaspère, mais il n’étonne personne : depuis sa précédente campagne,Ekrem Imamoglu est quasiment absent des écrans de télévision, sous emprise presque totale du chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan.

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