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Suisse

La Suisse serre la vis sur le port d'armes

Les Suisses ont approuvé ce dimanche 19 mai par référendum une loi découlant de mesures antiterroristes de l'Union européenne, visant à durcir les conditions d'acquisition de certaines armes.

La loi approuvée ce dimanche 19 mai par référendum en Suisse prévoit notamment l'interdiction des fusils semi-automatiques.
La loi approuvée ce dimanche 19 mai par référendum en Suisse prévoit notamment l'interdiction des fusils semi-automatiques. REUTERS/Denis Balibouse
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C'est une petite révolution dans la très pacifique mais néanmoins très armée Confédération helvétique. Selon des chiffres définitifs donnés par l'agence de presse suisse Keystone-ATS, 63,7 % des votants se sont exprimés en faveur d'un durcissement des conditions d'acquisition de certaines armes, pour une participation de 43,34 %.

Mais le résultat du vote est trompeur, remarque notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche. Si le « oui » l'emporte largement dans quasiment tous les cantons, même les plus conservateurs, le débat sur la nouvelle loi aura enflammé le pays. Le lobby des armes et le parti nationaliste de droite UDC ont tout fait pour déplacer le scrutin sur le terrain de l'identité. Pour eux, la loi menaçait les fondements de la Suisse moderne et son armée de milice, où tous les citoyens peuvent être appelés à défendre le territoire.

Personne ne sait d'ailleurs combien d'armes sont en circulation. Sans doute plusieurs millions. Selon le centre de recherches genevois Small Arms Survey, plus de 2,3 millions d'armes étaient aux mains de civils en Suisse en 2017, soit près de trois pour dix habitants, ce qui classe la Suisse au 16e rang mondial pour le nombre d'armes par habitant. La loi va donc mettre un peu d'ordre dans cet arsenal. Les armes devront être mieux enregistrées. Celles susceptibles de faire beaucoup de victimes seront bannies. Mais des exceptions existeront quand même pour les tireurs sportifs et les collectionneurs.

Avec cette loi, la Suisse se met en conformité avec les règles de sécurité en vigueur dans l'espace Schengen. Au grand dam des opposants, qui crient au diktat de Bruxelles. Avant le vote, le gouvernement suisse avait averti les électeurs qu'un rejet de cette nouvelle législation pourrait conduire à une exclusion de la Confédération des accords européens de Schengen et Dublin auxquels elle est associée. Une telle exclusion aurait eu des conséquences dans les domaines de la sécurité et de l'asile, mais aussi en matière de tourisme. Les autorités fédérales estimaient le préjudice à « plusieurs milliards de francs suisses par an ».

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