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Justice internationale / Serbie

Génocide en Bosnie: Radovan Karadzic condamné en appel à la prison à vie

Son nom est resté dans l'histoire comme l'un des artisans des pires atrocités en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale : le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica. L'ex-président des serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, âgé de 73 ans, a été condamné, mercredi 20 mars, à la prison à perpétuité, les juges du Tribunal pénal international (TPI) de l'ONU, à La Haye, rejetant son appel.

L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, ce mercredi 20 mars, à La Haye.
L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, ce mercredi 20 mars, à La Haye. Peter Dejong/Pool via REUTERS
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Pour les Croates catholiques et les Bosniaques musulmans, il est responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes durant la guerre qui a duré de 1992 à 1995. Pour de nombreux Serbes orthodoxes, il reste un héros.

Radovan Karadzic avait été condamné en première instance à 40 ans de prison par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) en 2016. Un jugement « monstrueux » selon l'inculpé qui semblait persuadé de son innocence.

Président de la République des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic est accusé d'avoir organisé la campagne de nettoyage ethnique en Bosnie. Plus d'un million de non Serbes de Bosnie ont été expulsés de leur maison. Le conflit a fait au total 100 000 morts, dont deux tiers de Bosniaques musulmans et un quart de Serbes.

Radovan Karadzic aurait notamment ordonné le massacre de 8 000 hommes et adolescents musulmans à Srebrenica en juillet 1995. Un acte de génocide pour la justice internationale.

Après avoir quitté ses fonctions de président en 1996, Karadzic avait disparu dans la clandestinité. Il a été arrêté 12 ans plus tard à Belgrade. Il vivait sous un faux nom au cœur de la ville serbe. Psychiatre de formation, il s'était reconverti en spécialiste des médecines alternatives.  

Le soulagement après le verdict. Plusieurs veuves, mères éplorées et soeurs se sont rendues ce mercredi 20 mars à Potocari prononçer une prière devant la pierre blanche marquée de l'inscription «Srebrenica 1995»
Le soulagement après le verdict. Plusieurs veuves, mères éplorées et soeurs se sont rendues ce mercredi 20 mars à Potocari prononçer une prière devant la pierre blanche marquée de l'inscription «Srebrenica 1995» REUTERS/Dado Ruvic

Réactions en Bosnie et en Serbie

A l'annonce de la condamnation à perpétuité de Radovan Karadzic, les réactions, souvent très prévisibles, ont fusé en Bosnie, rapporte notre correspondant régional, Laurent Rouy. Ainsi les partis nationalistes de l'entité serbe dénoncent le verdict. Le SDS, fondé à l'époque par Karadzic, parle d'une décision « infondée, injuste et scandaleuse ».

Pour les Bosniaques au contraire, Karadzic mérite cette condamnation, qui devrait être enseigné dans les écoles. Le pays se divise une fois de plus, suivant des lignes ethniques, dans ce dialogue de sourd permanent qui caractérise la Bosnie depuis la fin de la guerre.

En Serbie voisine, les réactions ont aussi été nombreuses. Si l'opposition salue la condamnation de Karadzic, le gouvernement reste silencieux. Le pouvoir à Belgrade est en effet aux mains d'anciens nationalistes qui se disent aujourd'hui pro-européens. Ils auront choisi de se taire pour ne déplaire ni à Bruxelles, ni à une partie de leur électorat.

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