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Ukraine

Ukraine: cinq ans après les violences du Maïdan, «la justice n'avance pas»

Il y a 5 ans jour pour jour ce mercredi, en Ukraine, la révolution pro-européenne prenait un tour tragique. Près de 100 personnes, en majorité des manifestants, étaient tuées sur et autour de la place de l’Indépendance à Kiev. Dans la foulée de cette journée de violences, le président Yanoukovitch prenait la fuite, laissant la place à un gouvernement pro-européen.

Craignant une invasion russe, des milliers de personnes se rassemblaient sur le Maïdan pour soutenir l'unité nationale. Kiev, le 23 mars 2014.
Craignant une invasion russe, des milliers de personnes se rassemblaient sur le Maïdan pour soutenir l'unité nationale. Kiev, le 23 mars 2014. REUTERS/Gleb Garanich
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Cinq ans après, les affaires judiciaires n’avancent pas. Seules neuf personnes ont été condamnées à des peines légères de prison et aucun membre des forces de l’ordre, ce que regrette Maria Guryeva, la porte-parole d’Amnesty International Ukraine, contactée par RFI. Pire, selon le chef du département des enquêtes spéciales au sein du bureau du procureur général, 36 personnes soupçonnées d’avoir participé aux exactions, continuent d’occuper des fonctions au sein des forces de l’ordre.

« Il y a eu très peu de condamnations et personne parmi les forces de l’ordre de l’époque n’a été condamné. Il n’y a pas de volonté claire de la part des autorités de mener une enquête efficace de ces crimes. Il y a aussi des problèmes de ressources financières et humaines au sein du système judiciaire. Et puis, le fait que des personnes soupçonnées d’avoir pris part aux exactions travaillent toujours au sein des forces de l'ordre, cela gêne l’enquête, parce qu’elles sont bien sûr intéressées par le fait qu’il n’y ait pas d’avancée. C’est un énorme coup porté aux proches des personnes tuées. Qu’est-ce qu’elles peuvent ressentir quand durant 5 ans, elles voient que des gens qui ont tiré sur leurs proches continuent à travailler et que tout va bien pour eux. Personne ne veut la justice, personne n’a condamné ces suspects. Cela montre que le système ne fonctionne pas, et qu’il faut changer radicalement le système pour qu’il se mettre à fonctionner normalement. »

Mais cette affaire n’est pas la seule qui n’avance pas en Ukraine, regrette Maria Guryeva : « Il faut une réforme du système judiciaire, parce qu’en Ukraine, nous avons a un gros problème d’impunité. Nous avons les crimes de l’Euromaidan qui n’ont toujours pas été punis. Mais, après cela, il y a eu d’autres crimes qui ont fait la Une des journaux. Des journalistes ont été tués : par exemple, il y a plus de 2 ans, Pavel Cheremet, un journaliste très connu a été tué, et l’enquête n’avance pas. Il y a eu des tas d’attaques envers des membres de la société civile, des militants LGBT, des militants des droits des femmes et dans chacun de ces cas, il n’y a pas eu d’enquête efficace. Cela montre qu’il y a un grand problème systémique doublé d’une absence de volonté politique. Cela donne une situation où les responsables de crimes ne sont pas punis. Et cela génère une augmentation des crimes et de la violence. Nous observons le fait que le nombre d’agressions brutales envers les militants ne fait qu’augmenter. »

► A consulter : Les désenchantés de la place Maidan

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