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Albanie

Albanie: les étudiants se mobilisent pour une baisse des frais de scolarité

Des milliers d'étudiants albanais ont participé mardi 11 décembre à Tirana à la plus grosse manifestation depuis le début de leur mouvement la semaine dernière pour demander une baisse de leurs frais de scolarité. Entamée il y a une semaine, cette mobilisation étudiante est inédite dans les universités depuis les manifestations de 1990 contre le régime communiste.

Des milliers d'étudiants se sont mobilisés devant le ministère de l'Education à Tirana, le 11 décembre.
Des milliers d'étudiants se sont mobilisés devant le ministère de l'Education à Tirana, le 11 décembre. REUTERS/Florion Goga
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Epaulés par quelques centaines de lycéens, les étudiants ont manifesté notamment devant le ministère de l'Education, jetant des œufs, certains tentant de brûler les drapeaux des trois principales formations politiques du pays.

« Réduisez les frais ! », « Nous voulons du travail, de l'éducation ! », « Nous sommes unis, la politique veut nous diviser ! », ont scandé les manifestants dont beaucoup portaient des drapeaux albanais et européens.

Initialement, ils entendaient protester contre la facturation des examens de rattrapage, mesure à laquelle le gouvernement a vite renoncé. Mais leurs revendications se sont étoffées: baisse des frais de scolarité, hausse du budget de l'Education, meilleure représentation dans les universités, lutte contre la corruption du corps professoral pour obtenir un diplôme, etc.

Conditions de vie et frais de scolarité

« Les manifestations ne portent pas que sur cette loi qui facture notamment les examens, explique Bora Mima, étudiante en histoire. Nous sommes arrivés à la faire annuler. Mais aujourd'hui nous dénonçons bien d'autres choses. Les conditions de vie dans les résidences universitaires par exemple, pour lesquels il n'y a pas eu d'investissement depuis plus de 30 ans. Les étudiants doivent payer pour chaque besoin basique: de l'eau chaude, des toilettes. Les étudiants doivent attendre des heures à faire la queue pour prendre une douche. Les conditions de vie pour les étudiants en Albanie sont médiévales. »

Au-delà des conditions de vie, Bora Mima rappelle que les frais de scolarité sont désormais au cœur de la mobilisation étudiante. « Mais les demandes principales est de diviser par deux les frais d'inscription. Nous voulons que le gouvernement investisse en notre avenir. Ce que le nouveau projet de loi prévoyait était de se débarrasser des dépenses d'éducation. Comme si la formation était un service payant et non pas un droit. C'est ce qu'ils essaient de nous faire accepter. »

Dans les universités publiques, qui accueillent quelque 110 000 étudiants, les frais de scolarité varient de 160 à 2 560 euros, somme importante dans ce pays pauvre où le salaire moyen est de 350 euros environ. Le budget de l'Education ne pèse que pour 3,3% du Produit national brut de ce pays parmi les plus pauvres d'Europe. Un jeune sur trois est au chômage (contre 14% au niveau national), une situation qui nourrit un exode massif.

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