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Hongrie

L'Université d'Europe centrale de George Soros quitte Budapest pour Vienne

L'Université d'Europe centrale, fondée par le milliardaire américano-hongrois George Soros, a annoncé ce lundi 3 décembre qu'elle transférait l'essentiel de ses activités de Budapest à Vienne. Ce départ intervient après plus d'un an et demi de bras de fer avec le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a fait de Soros sa bête noire, l'accusant notamment d'être favorable à l'immigration.

L'Université d'Europe centrale va maintenir certains cours à Budapest mais la majorité se tiendront à Vienne à partir de 2020.
L'Université d'Europe centrale va maintenir certains cours à Budapest mais la majorité se tiendront à Vienne à partir de 2020. ATTILA KISBENEDEK / AFP
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Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère

« Nous sommes chassés de Budapest, c'est un jour sombre pour la Hongrie, et pour la liberté de l'enseignement ». C'est avec ces mots que Michael Ignatieff, le recteur de l'Université d'Europe centrale, a annoncé le transfert de l'institution en Autriche. Le gouvernement hongrois a en effet refusé de prolonger son accréditation.

Connue sous le nom de CEU, cette université classée par les meilleures au monde, s'était pourtant conformée à une nouvelle loi votée par la majorité d'Orban en avril 2017. Celle-ci obligeait les établissements étrangers implantés en Hongrie à disposer d'un cursus dans leur pays d'origine. Ayant ouvert une filière d'enseignement dans l'Etat de New York, l'université d'Europe centrale estime avoir respecté la loi. Pourtant, Viktor Orban refuse toujours de signer son accréditation.

La Commission européenne a certes intenté un procès contre la Hongrie, mais un procès, cela prend du temps. Si CEU maintient certaines formations à Budapest, la majorité des cours aura donc lieu à Vienne à partir de 2020. « Nous ne pouvons pas attendre des années », dit le recteur de l'Université.

« Je suis triste et déçue. Ca fait quinze ans que je travaille ici, j'exerçais aux Etats-Unis, je suis revenue à Budapest justement pour travailler dans cette université, dans mon pays la Hongrie. Donc c’est vraiment difficile de voir que l’université va devoir faire ses cartons et partir », se désole Eva Fodor est Hongroise et professeur à l'Université d'Europe centrale. « En tant que citoyenne hongroise ça me met encore plus en colère qu’en tant que professeur. Parce que l’Université s’en sortira, elle sera peut-être même encore meilleure qu’aujourd'hui. Mais pour une Hongroise comme moi, c’est un déménagement très symbolique. C’est la première fois au sein de l’Union européenne de partir. C’est l'un des signes du recul démocratique à l’œuvre aujourd'hui en Hongrie. Nous nous sentons abandonnés par les institutions qui sont censées être gardiennes de la démocratie. L'Union européenne j’en suis sûre aurait pu faire quelque chose pour arrêter notre gouvernement. Nous nous sentons aussi abandonnés par les Etats-Unis qui n’en ont pas fait assez pour empêcher que cette institution américaine soit expulsée de son lieu de naissance. »

Ce transfert, prévu pour commencer en septembre, concernera les cursus internationaux qui ont fait la réputation de l'université, laquelle a formé plus de 10.000 étudiants étrangers depuis son établissement dans la capitale hongroise.

 

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