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Grèce / Macédoine

Référendum en Macédoine: pour les Grecs, un «résultat contradictoire»

Dans l’Ancienne république yougoslave de Macédoine (Arym), le vote en faveur d’un changement de nom a recueilli plus de 90% des suffrages selon des résultats quasi définitif, mais deux tiers des électeurs ont choisi de ne pas se rendre aux urnes. Un résultat en demi-teinte pour le Premier ministre Zoran Zaev puisque le vote, du coup, ne peut être validé. En Grèce, où l’opposition à l’accord de Prespes sur le changement de nom est forte car une région grecque porte le même nom, ce référendum consultatif a été suivi de très près.

A Skopje (Macédoine), lors des opérations de vote, le 30 septembre 2018.
A Skopje (Macédoine), lors des opérations de vote, le 30 septembre 2018. REUTERS/Marko Djurica
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Les opérations de vote à Skopje ont été suivies de près en Grèce, écrit notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard, et notamment par le ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué publié dimanche soir, celui-ci évoque un « résultat contradictoire, dominé par le "oui", mais sans la participation correspondante ». Le ministère met en cause le « climat de nationalisme et de suspicion, les fausses nouvelles quotidiennes et le fanatisme extrême qui ne malheureusement pas, selon lui, d’évaluer les grands avantages de l’accord ».

Une suite pas facile

A Thessalonique, chef lieu de la région grecque de Macédoine, des manifestants se sont rassemblés hier soir encore pour montrer leur opposition à l’accord sur le nouveau nom du pays voisin qui deviendrait donc « Macédoine du nord ». La suite ne s’annonce pas facile comme constate le journal grec centriste Ta Nea qui titre « Zaev et Tsipras sur le fil du rasoir après le résultat du référendum ».

Un « échec » ?

Après un vote au Parlement à Skopje, ce sera à la vouli grecque de se prononcer sur cette question à Athènes. Or, le partenaire souverainiste de coalition du gouvernement de Syriza est opposé à l’accord. Hier soir, sur le réseau social twitter, Panos Kammenos, actuel ministre de la Défense, s’est réjoui de ce qu’il considère être un « échec » du référendum.

Côté Macédoine,c'est tout aussi difficile

Le Premier ministre social-démocrate Zoran Zaev, encouragé par la forte proportion de « oui », et malgré la participation, trop faible pour valider ce vote, a demandé à l'opposition de valider au Parlement la volonté des Macédoniens et donc d'y voter pour le changement du nom du pays, indique Laurent Rouy, l'un de nos correspondant dans les Balkans.

Les listes électorales n'avaient pas été révisées depuis 2002. Or, on estime qu'un quart de la population macédonienne a émigré en Europe pour des raisons économiques au cours de ces dix dernières années. Cela rendait donc encore plus incertaine la possibilité d'atteindre les 50% de participation nécessaires pour valider ce référendum. La participation réelle est donc bien plus importante que les 36% annoncés.

L'opposition clame l'échec du référendum, que va-t-il se passer ?

Pour changer le nom du pays et donc ouvrir la voie de de l'Otan et de l'UE à la Macédoine, le Premier Ministre Zaev a besoin des deux tiers des députés et il ne les a pas. Dès hier soir, il a brandi la possibilité d'élections anticipées. L'opposition, qui est faible, pourrait ainsi être incitée à voter les changements constitutionnels nécessaires.

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