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Pologne/Droits de l'homme

Le prix Rafto des droits de l’homme pour un «avocat de la démocratie» polonais

L'avocat polonais Adam Bodnar a reçu ce jeudi 27 septembre le prix Rafto des droits de l’homme, distinction norvégienne, pour son action comme « défenseur des droits des minorités et de l’indépendance de la justice en Pologne », a annoncé la fondation Rafto.

Adam Bodnar, avocat polonais, a reçu le prix Rafto des droits de l'Homme ce jeudi 27 septembre 2018.
Adam Bodnar, avocat polonais, a reçu le prix Rafto des droits de l'Homme ce jeudi 27 septembre 2018. Kluczek/RPO.GOV.PL
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Le prix Rafto des droits de l'homme a été attribué ce jeudi 27 septembre à un juriste polonais, Adam Bodnar, et à l'Ombudsman polonais, une institution pour la défense des droits et libertés des citoyens, qu'il dirige.

Adam Bodnar, 41 ans, est depuis septembre 2015 le médiateur des droits civiques en Pologne. Des droits fréquemment ignorés, selon la Fondation Rafto, par le parti Droit et Justice (PiS), arrivé au pouvoir quelques semaines plus tard, en octobre 2015. Ces acteurs sont devenus la « cible d'attaques » du parti conservateur, a souligné la Fondation dans un communiqué.

« Un avocat de la démocratie »

Depuis qu'il a remporté les élections, le parti Droit et Justice « a utilisé sa majorité au Parlement pour adopter des lois qui réduisent l'indépendance des tribunaux et centralisent les pouvoirs étatiques », explique la Fondation Rafto. « De nouvelles lois accordent au gouvernement le contrôle des médias publics et imposent des limites sévères à la liberté d'information et au lobbying politique. Les droits de groupes vulnérables ont été ignorés à de multiples reprises ».

La réforme de la Cour suprême en Pologne, entreprise par le gouvernement conservateur, est particulièrement critiquée. Ce lundi 24 septembre, la Commission européenne a saisi la Cour de justice de l’Union européenne. La nouvelle loi, abaissant l'âge de départ de ses juges de 70 à 65 ans, « est incompatible avec le droit de l’Union, étant donné qu’elle porte atteinte au principe de l’indépendance de la justice, y compris de l’inamovibilité des juges », a fait savoir la Commission.

Dans ce contexte, Adam Bodnar est présenté comme « un avocat de la démocratie, un défenseur des minorités et des droits fondamentaux ». « Ce n’est pas juste une récompense pour mon travail et l’institution [l'Ombudsman polonais], mais surtout un soutien pour la société civile polonaise, le monde universitaire, les juges et avocats qui luttent pour l’État de droit, l’indépendance de la justice, le pluralisme, et la protection des minorités en Pologne », a déclaré Adam Bodnar en recevant le prix.

Quatre Prix Nobel de la Paix parmi les anciens lauréats

La récompense, dotée de 20 000 dollars, lui sera formellement remise le 4 novembre prochain, à Bergen, à l’ouest de la Norvège. La somme sera versée à une organisation œuvrant pour les droits de l'homme en Pologne, Adam Bodnar ne pouvant accepter cet argent en tant que fonctionnaire.

Crée en 1986, ce prix est décerné chaque année par la Fondation Rafto, en mémoire de l’historien et activiste des droits de l'homme norvégien Thorolf Rafto. Il récompense principalement des personnes peu connues du grand public. Parmi ses anciens lauréats, quatre personnalités (Aung San Suu Kyi, José Ramos-Horta, Kim Dae-Jung et Shirin Ebadi) ont remporté par la suite le prix Nobel de la paix, également décerné en Norvège. Le nom du prochain lauréat choisi par le Comité Nobel sera annoncé le 5 octobre.

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