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UE

Frontière irlandaise et questions économiques: le Brexit reste encore à négocier

La cheffe du gouvernement britannique Theresa May a été invitée par ses 27 homologues européens à « retravailler » ses propositions d'accord de Brexit. S'exprimant à l'issue du sommet, le président français Emmanuel Macron a déclaré que les propositions de Londres n'étaient « pas acceptables en l'état ».

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Theresa May, Première ministre britannique, à Salzbourg, le 20 septembre 2018.
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Theresa May, Première ministre britannique, à Salzbourg, le 20 septembre 2018. REUTERS/Leonhard Foeger
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Les mots se font plus fermes à mesure que les échéances approchent. Si le sommet de Salzbourg, qui réunissaient les 28 chefs d'Etat et de gouvernement à Salzbourg (Autriche) a été aussi consacré à l'immigration, c'est le Brexit qui a suscité le plus de déclarations. Le plan dit « de Checkers » présenté par Londres au début de l'été est fustigé par Paris et Bruxelles, mais reste « la seule proposition sérieuse et crédible » sur la table, selon Theresa May.

Le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne est prévu pour mars 2019. Même s'ils ont salué des évolutions « positives » du Royaume-Uni et une meilleure « atmosphère » dans la préparation de la séparation, les Vingt-Sept ont surtout demandé à la dirigeante conservatrice d'améliorer ses récentes propositions.

Londres et Bruxelles espèrent s'entendre lors d'un prochain sommet en octobre à Bruxelles sur un accord scellant leur divorce, ainsi que sur une déclaration fixant le cadre de leur future relation.

Londres ne veut pas de nouveau référendum

Le volet économique, d'abord - celui qui a porté le plus de difficultés depuis le début des négociations. Emmanuel Macron a ainsi estimé que les propositions britanniques sur le Brexit n'étaient « pas acceptables en l'état » car elles « ne sont pas respectueuses de l'intégrité du marché unique ». « Nous nous devons de défendre le marché unique et sa cohérence », selon lui. Même propos dans la bouche du président du Conseil européen Donald Tusk : « Le cadre des relations économiques tel qu'il est proposé ne fonctionnera pas, ne serait-ce que parce qu'il saperait les fondements du marché intérieur. »

Interrogé sur l'hypothèse d'un second référendum au Royaume-Uni, fermement rejeté par la Première ministre Theresa May (« le peuple a voté », a-t-elle réagi), le président français a estimé qu'« il ne m'appartient pas de me prononcer sur le choix souverain du peuple britannique ». « Les choses avancent mais elles ne sont pas aussi simples » que ne l'ont dit « ceux qui ont promis monts et merveille » au moment du référendum, a ajouté M. Macron, les traitant de « menteurs ».

« Nous sommes aujourd'hui à l'heure de vérité » sur le Brexit et « il faut utiliser les prochaines semaines pour avancer », a plaidé le chef de l'Etat français, en indiquant attendre de « nouvelles propositions britanniques en octobre ».

La question irlandaise, nouveau noeud gordien?

Des propositions, Theresa May en fera, a-t-elle promis. Invitée par le président du Conseil européen Donald Tusk à « retravailler » ses propositions pour débloquer les négociations sur le Brexit, entrées dans leur dernière ligne droite, la Première ministre a répondu : « Nous présenterons bientôt nos propres propositions ».

L'un des derniers points d'achoppement des négociations avec l'UE : la frontière irlandaise. Avec la sortie du Royaume-Uni de l'UE, les 500 kilomètres qui séparent la province britannique d'Irlande du Nord de la République d'Irlande vont devenir leur seule frontière terrestre. Londres ayant décidé de sortir du marché unique et de l'union douanière, synonymes de liberté de circulation et de normes et droits de douanes communs, des contrôles aux frontières seront nécessaires. La solution préconisée par les Vingt-Sept prévoit le maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière s'il n'y a pas d'autre solution satisfaisante. Mais elle est jugée « inacceptable » en l'état par Londres, car elle créerait à ses yeux une frontière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.

« Il reste beaucoup de travail, mais je crois qu'il y a la volonté d'arriver à un accord ». Et de souligner qu'elle se préparait, aussi, à un « no deal », c'est-à-dire une absence d'accord. Un noeud gordien en perspective.

(avec AFP)


Immigration: Macron fustige «le menu à la carte»

Comme pressenti, les divergences entre Etats européens sur la question migratoire ont perduré et se sont affichées durant ces deux jours à Salzbourg, conclut notre envoyée spéciale sur place, Isaure Hiace. Pour en juger, il suffit d'écouter les propos qu'Emmanuel Macron a tenus cet après-midi, à l'issue du sommet. Le président français a reconnu qu'il y avait « une crise » et des « tensions », générées selon lui par ceux qui ne respectent pas le droit maritime international, et par ceux qui pensent que l'Europe est un « menu à la carte ». Allusion à peine voilée à l'Italie et la Hongrie. Les divisions d'hier ont donc toujours court sur ce dossier migratoire. Même des idées a priori consensuelles, comme renforcer Frontex, l'agence de surveillance des frontières, ne font plus aujourd'hui l'unanimité.

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