Tout le Portugal veut une photo avec le populaire président Rebelo de Sousa

Au Portugal, une application permet de faire un faux selfie avec le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa. Car si ce genre de photos est l’un des «sports» préférés du président portugais, tout le monde ne peut pas l’approcher. Pourtant, 53% des Portugais disent en vouloir une avec lui.

Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, le 20 de Outubro de 2017 avec des familles d'une des victimes des incendies à Vila Ruiva, Nelas, Viseu. Lusa

de notre correspondante à Lisbonne,

Un sondage révèle que 53% des Portugais aimeraient avoir un selfie aux côtés de leur président. Le chef de l’État, Marcelo Rebelo de Sousa, se prête avec gentillesse au cliché populaire, si bien que lors de ses déplacements, il est pris d’assaut par les Portugais qui veulent tous leur portrait avec lui.

Seuls 3% reconnaissent disposer du selfie convoité. D’où la création de cette application gratuite, qui permet d’accoler son visage à celui du président. Il suffit d’utiliser la caméra de son portable, et choisir le format présidentiel désiré, puis de poster sur les réseaux sociaux. Visiblement, le président est complice : ses portraits disponibles sur l’application sont faits à partir de ses selfies.

Un très populaire président, un excellent communicant

Ce véritable homme de communication est dans la politique depuis très longtemps, et a mené une carrière aussi brillante que le personnage, connu pour sa culture et l’acuité de son intelligence. Mais le président s’est surtout fait connaître par son programme hebdomadaire de télévision, où il commentait de manière très personnelle l’actualité politique et culturelle. L’homme possède un vrai don de communication, reconnu par toutes les sensibilités politiques, ainsi que par ses opposants.

Élu président de la République, il a renoncé à son poste de commentateur, mais a cultivé la proximité avec la population : lors des catastrophes, il se rend sur place et prend les gens dans ses bras pour les consoler. Ou il se baigne simplement sur la plage de Cascais, au milieu des autres baigneurs de la station balnéaire de Lisbonne. Une simplicité qui lui vaut le surnom de « président de l’affect ». En rupture totale avec son prédécesseur, Hannibal Cavaco Silva, surnommé lui « la Momie ».

É muito triste o que aconteceu, envio condolências a todas a famílias das 19 vítimas nos incêndios de Pedrógão Grande e Figueiró dos Vinhos pic.twitter.com/OqGQbN27CM

  Marcelo Rebelo Sousa (@marcelorebelo_) 18 juin 2017

Selfies, embrassades, occupation du terrain : un président gagné par le populisme ?

Le Portugal est sous un régime semi-présidentiel. Ce qui laisse plus de liberté au président de la République pour se rapprocher de la société civile. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Marcelo Rebelo de Sousa est un président qui ne joue pas les doublures. Très influent au sein de sa famille politique de la droite classique, il use son droit de veto notamment en ce qui concerne les questions éthiques.

Loin d’être populiste, il incarne plutôt le centrisme. Il réussit à gérer une cohabitation pas évidente avec un gouvernement socialiste soutenu par l’extrême-gauche. Marcelo surfe sur trois ans d’état de grâce, et sa cote de popularité est de 18 sur 20, de quoi faire pâlir n’importe quel leader politique. Les selfies, réels ou virtuels, ont encore de beaux jours devant elles.