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Grèce / Macédoine / Russie

Grèce et Macédoine au centre d’une mini-crise aux relents de guerre froide

En Grèce, l'accord sur le nouveau nom de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine continue de faire débat sur les réseaux sociaux. Ces derniers jours, c’est la décision du gouvernement grec d’expulser quatre diplomates russes qui a fait parler d’elle. Cette affaire a en effet créé des remous dans les relations entre Athènes et Moscou, rapporte la presse grecque.

Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre grec Alexis Tsipras, en 2016 à Athènes.
Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre grec Alexis Tsipras, en 2016 à Athènes. Alexei Druzhinin / SPUTNIK / sputnik pool / AFP
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De notre correspondante à Athènes,

C’est le journal I Kathimerini qui a révélé l’affaire. Selon ce quotidien conservateur, les quatre diplomates russes auraient été accusés par le gouvernement d’avoir tenté de corrompre des fonctionnaires grecs ou encore d’influencer des municipalités et des évêchés. Le tout pour les pousser à tenter d’entraver la signature d’un accord entre Athènes et Skopje.

Cet accord a bien eu lieu. Il porte sur le nouveau nom de ce petit pays des Balkans. La Grèce était jusqu’ici opposée à l’utilisation du seul « Macédoine », le nom d’une région grecque.

Depuis que les deux pays se sont mis d’accord sur « Macédoine du Nord », Athènes a retiré son veto qui empêchait l’adhésion de ce pays à l’Otan, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

La Russie n’a pas tardé à répliquer. Elle a indiqué qu’elle expulserait elle aussi des diplomates grecs de Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a également annulé sa visite qui était prévue pour septembre à Athènes.

Accusations contre un milliardaire gréco-russe

Sur les réseaux sociaux, le débat porte surtout sur l’implication supposée d’Ivan Savvidis, le propriétaire gréco-russe du club de football de Thessalonique, le Paok.

Un groupe de journalistes d’investigation est-européens regroupés sous le nom « Organized Crime and Corruption Reporting Project », financés par les Etats-Unis, affirme que le milliardaire aurait donné de l’argent à des mouvements d’opposition à l’accord sur le nom à Skopje.

Selon eux, ces sommes auraient été transmises à des hommes politiques issus de partis nationalistes et des supporters de football macédoniens alors qu’un référendum se prépare.

Une théorie démentie par le principal intéressé, et qui ne convainc pas tout le monde en Grèce. Sur le réseau de micro-blogging Twitter, les internautes estiment que cela contredirait le discours tenu jusqu’ici par la chaîne de télévision et le journal grec contrôlés par le milliardaire, plutôt positifs vis-à-vis de l’accord.

La région, théâtre des bisbilles Russie-Etats-Unis ?

Dans la presse grecque, cette affaire est surtout vue comme l’expression d’une lutte d’influence sur cette région. Entre les Etats-Unis et la Russie. Pour le site internet de la télévision privée Ant1, il s’agit d’une sorte de « guerre froide » entre les deux puissances. Il rappelle que le département d’Etat américain a pris une position claire en faveur de la Grèce dans cette affaire gréco-russe.

Le journal Prothema parle de « guerre Washington-Moscou » concernant l’invitation de Skopje dans l’Alliance atlantique. Avec, selon lui, la Grèce au milieu.

→ À relire : Accusé d’ingérence, Moscou riposte et expulse des diplomates grecs

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