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Royaume-Uni / Etats-Unis

Donald Trump tire à boulets rouges sur le projet de «Brexit doux» de Theresa May

Accueilli en grande pompe à Londres jeudi 12 juillet, Donald Trump a très vite douché les espoirs de Theresa May. Le président des Etats-Unis a en effet torpillé par voie de presse le projet de «Brexit doux» de la Première ministre britannique.

Donald Trump et Theresa May montent les marches du château de Blenheim, près d'Oxford, où ils participent à un dîner, jeudi 12 juillet 2018.
Donald Trump et Theresa May montent les marches du château de Blenheim, près d'Oxford, où ils participent à un dîner, jeudi 12 juillet 2018. Will Oliver/Pool via REUTERS
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Dans le journal The Sun, Donald Trump prévient d'ores et déjà la Première ministre britannique. Il n'y aura pas d'accord de libre-échange avec Washington si Theresa May maintient une relation économique étroite avec l’Union européenne après le Brexit, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix.

C’est une véritable bombe incendiaire que lâche le 45e Président des Etats-Unis lors de cette interview accordée depuis Bruxelles, quelques heures avant son arrivée à Londres. Donald Trump y passe au bulldozer sur le projet de Brexit de la Première ministre. Il explique au tabloïd que si Theresa May maintient une relation économique étroite avec le bloc européen après le Brexit, cela reviendrait pour les Etats-Unis à traiter avec l’UE au lieu de Londres. Ce qui, pour le président américain, « tuerait probablement un accord » commercial avec les USA.

Un accord dont le Royaume-Uni a pourtant « absolument besoin », estime Antoine Capet, professeur émérite de civilisation britannique à l’université de Rouen, « puisqu’il est évident qu’ils vont vendre moins sur le continent européen ». Les Britanniques risquent, si le marché américain se restreint, d’être « pris en tenaille entre ce resserrement et la fermeture notable de certains débouchés sur le continent européen ».

« Je lui ai dit comment s’y prendre, mais elle n’était pas d’accord »

Et Donald Trump d’enfoncer le clou en regrettant que Theresa May ne l’ait pas écouté et n’ait pas été plus dure avec Bruxelles : « Je lui ai dit comment s’y prendre, mais elle n’était pas d’accord », explique le président, qui fait remarquer que ce n’est pas le Brexit pour lequel les Britanniques ont voté en 2016

Un des entretiens les moins diplomatiques qui soit et des plus embarrassants pour Theresa May, alors que celle-ci lui a pourtant déroulé le tapis rouge et a tout fait pour contenter cet invité encombrant, qui n’est pas le bienvenu au Royaume-Uni.

Ce désaveu très public de Donald Trump est une véritable claque pour Theresa May. D’autant que non content de critiquer son projet de Brexit, le président américain a répété qu’il aimait beaucoup Boris Johnson et qu’il ferait d’ailleurs « un grand Premier ministre ». Or l’ancien chef de la diplomatie britannique vient de démissionner, car qu’il juge le Brexit pas assez dur.

Trump donne des armes aux adversaires de Theresa May

Avant même son arrivée à Londres, Donald Trump a donc sapé l’autorité de son hôtesse – qui tente désespérément de rasseoir son autorité sur son parti conservateur – en donnant des munitions aux brexiters pour l’affaiblir, voire la pousser dehors.

Autant dire que tout cela jette un froid sur les relations entre deux pays que Theresa May a qualifiés hier soir « d’alliés très chers et très proches » lors d’un dîner en grande pompe au château de Blenheim, ancienne demeure de Winston Churchill.

Les deux dirigeants doivent s’entretenir à nouveau ce vendredi après-midi à Chequers, la résidence de campagne de la Première ministre. Jusqu'à présent,  elle a choisi d’ignorer l’affront de Donald Trump et son gouvernement fait tout depuis ce matin pour minimiser l’incident, insistant sur le succès de la visite du président.

Leur gestuelle lors de la conférence de presse finale sera en conséquence particulièrement observée, alors que le reste de la classe politique s'indigne et que des dizaines de milliers de personnes manifestent leur hostilité à Donald Trump à Londres et ailleurs dans le pays.

Il y a eu plusieurs fois des hauts et des bas, plusieurs fois des secrétaires d’Etat américains qui ont déclaré : non, c’est une invention britannique, nous, les Américains, nous considérons tous nos partenaires comme des égaux et la Grande-Bretagne n’a pas un statut privilégié.

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Antoine Capet à propos de la «relation spéciale» entre Washington et Londres

Le bébé Donald Trump a ainsi flotté sur la place du Parlement à une vingtaine de mètres de haut pendant environ deux heures. Il s'agit d'un ballon de 6 mètres de haut représentant un Donald Trump orangé en couche-culotte et en colère, un portable à la main. Il a été lancé par un groupe d’opposants qui veulent ridiculiser un homme qu'ils considèrent indigne de la fonction de président.

Le bébé Trump, un ballon de 6 mètres de haut à l'effigie du président américain en couche-culotte.
Le bébé Trump, un ballon de 6 mètres de haut à l'effigie du président américain en couche-culotte. REUTERS/Peter Nicholls

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