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Royaume-Uni

Empoisonnement au Novitchok: Londres somme la Russie de d’expliquer

Quatre mois après la tentative d'empoisonnement de Sergueï Skripal, deux personnes ont été hospitalisées dans un état critique le week-end dernier, près de Salisbury, dans le sud du Royaume-Uni, là où l'agent double russe avait lui-même été empoisonné. Ils ont été exposés au même agent innervant, le Novitchok. Une enquête est en cours. Londres interpelle Moscou après le nouvel empoisonnement au Novitchok. La Russie dément toute implication et accuse Londres de n'avoir jamais voulu d'enquête commune sur l'attaque de Salisbury.

«Il est maintenant temps que l'Etat russe explique exactement ce qui s'est passé», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Sajid Javid, au Parlement à l'issue d'une réunion d'urgence de l'exécutif, le 5 juillet 2018.
«Il est maintenant temps que l'Etat russe explique exactement ce qui s'est passé», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Sajid Javid, au Parlement à l'issue d'une réunion d'urgence de l'exécutif, le 5 juillet 2018. HO / PRU / AFP
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Les habitants de Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre, sont inquiets. Le chef du contre-terrorisme britannique a annoncé la nuit dernière que le couple d’une quarantaine d’années hospitalisé samedi 30 juin a bien été exposé à l'agent Novitchok, « le même agent innervant » que celui utilisé contre les Skripal.

La priorité des enquêteurs est désormais de déterminer comment ces deux personnes sont entrées en contact avec le Novitchok sachant qu’aucune des deux ne pouvait être une cible. L’hypothèse la plus probable est qu’elles ont touché ou ramassé un des contenants du Novitchok utilisé dans la tentative d’assassinat des Skripal.

Dans cette affaire, le poison avait été projeté sur la porte de la maison de Sergueï Skripal. Le contenant n’avait pas été retrouvé. En attendant, plusieurs lieux fréquentés par les victimes le week-end dernier ont été fermés au public : une pharmacie, un centre baptiste ainsi qu'un parc de Salisbury où ils ont pu se promener.

La population de Salisbury est appelée à la vigilance. Les agents Novitchok sont persistants et ne se décomposent pas rapidement. Si un contenant ou une surface est contaminée, elle constitue un danger pendant très longtemps.

Londres interpelle Moscou

La Première ministre britannique Theresa May a assuré ce jeudi que la police allait « remuer ciel et terre » pour éclaircir un nouveau cas d'empoisonnement au Novitchok.

« De voir que deux nouvelles personnes ont été exposées au Novitchok au Royaume-Uni est à l'évidence extrêmement inquiétant et je sais que la police va remuer ciel et terre lors de son enquête pour déterminer ce qui s'est passé », a déclaré Theresa May lors d'une visite à Berlin.

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur britannique demandait à Moscou de s'expliquer. « Il est maintenant temps que l'Etat russe explique exactement ce qui s'est passé », a déclaré Sajid Javid devant le Parlement.

Londres devra « s'excuser » auprès de la Russie, qui appelle la police britannique à ne pas céder aux « sales jeux politiques »

 

La Russie a quant à elle appelé jeudi 5 juillet la police britannique à ne pas céder aux « sales jeux politiques commencés par certaines forces à Londres, et à enfin coopérer avec les forces de l'ordre russes pour cette enquête ».

Lors d'une conférence de presse à Moscou, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a également déclaré que le gouvernement britannique devra « s'excuser pour tout ce qu'ils ont fait, auprès de la Russie comme auprès de la communauté internationale » pour les accusations de Londres après cet empoisonnement.

Nous sommes bien sûr très préoccupés par l'utilisation répétée de telles substances en Europe, bien que, d’un autre côté, nous n’ayons pas d'informations sur la substance en réalité utilisée, la façon dont elle a été utilisée. Mais ce sont, sans conteste, des informations très inquiétantes. Depuis le début de cette affaire, à Salisbury, la Russie a démenti catégoriquement et continue à démentir catégoriquement être impliqué de quelque manière que ce soit dans ce qui a pu se passer là-bas. Aucune preuve convaincante des accusations impliquant la Russie n'a été présentée par la partie britannique. La Russie a proposé dès le début à la Grande-Bretagne une enquête en commun et cette proposition est restée sans quelque réponse que ce soit. 

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Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov: «La Russie a proposé dès le début à la Grande-Bretagne une enquête en commun»

 

 

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