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Turquie

Medyascope, chaîne indépendante en Turquie: faire «notre boulot comme il faut»

En Turquie, demain dimanche, plus de 56 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour des législatives à un tour et surtout le premier tour de la présidentielle. Réélu, Recep Tayyip Erdogan disposerait de supers pouvoirs quasi illimités, alors que depuis la tentative de coup d’Etat ratée de juillet 2016, les vastes purges qui ont suivi et la prolongation de l'état d’urgence, le pays vit déjà sous une chape de plomb. Les candidats de l’opposition ont un espace minimal dans les médias. Selon Transparency International Turquie, la chaîne de télévision publique TRT n'a accordé que trois secondes de temps d'antenne au candidat du parti prokurde Selahattin Demirtas au cours de ses principaux journaux en mai, contre 105 minutes à Erdogan. Il reste, dans ce paysage médiatique sous la coupe du pouvoir, un rare média indépendant, la télévision Medyascope. Financée par des fondations européennes et américaines, elle diffuse sur internet et les médias sociaux.

Sur le portail de la chaîne TV Medyascope, ce samedi 23 juin 2018.
Sur le portail de la chaîne TV Medyascope, ce samedi 23 juin 2018. http://medyascope.tv
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De notre envoyée spéciale à Istanbul, Anissa el-Jabri

Odeur d'essence, bruit de moteur... Nous sommes dans le quartier des garagistes d'Istanbul. Pas de panneau sur ce batiment de deux étages ; rien qui signale un média. Et dès l'entrée un sas, des rideaux noirs, une table ovale... C'est le studio de télévision de Medyascope.

Ici à l'heure de la pause sur le trottoir ensoleillé, on revendique fièrement une couverture équilibrée de la campagne électorale comme nous l'explique Büsra Cebesi, reporter de la chaîne. « Les grands médias ne donnent pas d'espace aux candidats de l'opposition. Il suffit de regarder les médias turcs pour comprendre que cette campagne n'est pas équitable. Nous, nous essayons de changer un peu ce climat, en donnant la parole à tous ceux qui ne l’ont pas. Ça ne veut pas dire que nous prenons parti, ça signifie que nous tentons de rééquilibrer l'information ».

Journaliste avant tout, c'est comme ça que Burak Tatari, présentateur du journal du soir, voit son rôle. « Nous ne sommes pas des opposants ; ici  nous ne faisons pas de la résistance ; nous ne sommes pas contre Erdogan, nous ne sommes pas pour Erdogan. Ce que nous essayons de faire, c’est notre boulot comme il faut ! », nous assure t-il.

Un message parfois difficile à faire passer. L’AKP, le parti au pouvoir refuse les demandes d'interviews de Medyascope. Lancée en 2015, la chaîne propose ses programmes en turc mais aussi, pour certains d'entre eux, en langue kurde, en allemand, en français ou encore en anglais.

► Medyascope a été récompensée en novembre par le prix RSF-TV5Monde:

sur le même sujet, lire aussi la revue de presse du jour: «Erdogan tête de Turc»

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