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Turquie

Turquie: l’explosion des prix dans l’alimentaire trouble le scrutin présidentiel

Les principaux candidats à la présidentielle en Turquie tiennent leurs derniers meetings à Istanbul, samedi 23 juin. C’est notamment le cas de Recep Tayyip Erdogan et de son principal adversaire, Muharrem Ince. Mais dans le même temps, la hausse spectaculaire du prix de certaines denrées alimentaires depuis quelques jours provoque la colère des Turcs. Ce qui n’aide pas le camp du président turc, alors même que Recep Tayyip Erdogan vit une campagne difficile, avec une opposition plus solide que prévu.

Le prix de certains produits alimentaires subit une hausse vertigineuse en Turquie.
Le prix de certains produits alimentaires subit une hausse vertigineuse en Turquie. Commission européenne
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Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette et notre envoyée spéciale, Anissa el-Jabri

L’affaire est assez importante pour que même les chaînes télévisées – pourtant sous contrôle du pouvoir – en parlent : les prix de certains produits alimentaires ont explosé ces derniers jours en Turquie. A 1,10€ le kilo sur les marchés à Istanbul, les oignons ont ainsi subi une hausse de 200 % en un mois. Pommes de terre, lait ou beurre sont aussi concernés.

A quelques heures de la présidentielle, c’est une mauvaise nouvelle pour Recep Tayyip Erdogan. D’ailleurs le ministre de l’Economie s’est empressé ce vendredi de dire que cette hausse était temporaire, un problème de stock selon lui. Il a également évoqué une possible importation de produits frais pour faire baisser les prix.

Une annonce qui a provoqué la colère de l’opposition, qui dénonce l’impuissance du gouvernement et l’échec d’un parti au pouvoir qui fait campagne sur la stabilité. Il est difficile de dire si cette inflation aura un impact dans les urnes dimanche 24 juin, mais les réseaux sociaux s’enflamment. Les Turcs, d’ordinaire préoccupés par le cours du dollar, s’échangent maintenant le prix des légumes dans leur quartier.

«Je suis l'ennemi des taux d'intérêt !»

Cette phrase, Recep Tayyip Erdogan l'a beaucoup répétée, en meeting en Turquie ou devant un parterre d'investisseurs à Londres. Le président parle encore de complot extérieur contre la monnaie et le pays. Un commerçant stambouliote spécialisé en devises s'énerve car, à chaque fois que le président s'exprime, la livre turque décroche. L'inflation, elle, est loin d'être jugulée.

« Notre président a une idée toute personnelle du lien entre le niveau des taux d'intérêts et l'inflation, nous explique Burak Üstay, vice-président de la banque Istanbul portfoy, et c'est une opinion totalement contraire à ce qu'on apprend en économie. C est pour ça que la banque centrale et tous les autres régulateurs ont certainement eu beaucoup de mal à le convaincre qu'il fallait agir. Alors ces six dernières semaines, ils ont bien remonté les taux à court terme mais dans les prochains mois il va falloir aller beaucoup plus loin.»

La banque centrale est censée être indépendante mais elle rechigne à jouer son rôle, soumise dit un économiste comme le reste du pays à la pression du pouvoir. En économie comme en politique le président Erdogan prend le même chemin : il veut décider. Et seul.

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