Royaume-Uni: 450 morts prématurées dans un hôpital du sud du pays
Au Royaume-Uni, plus de 450 patients sont morts prématurément à l’hôpital Gosport dans le sud du pays dans les années 1990 après avoir reçu de trop fortes doses de calmants administrés sans aucune justification médicale. Ce sont les conclusions sans appel d’un rapport indépendant qui accuse les principales institutions du pays d’avoir fermé les yeux.
Publié le :
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les premiers soupçons ont émergé dès 1989 après la mort prématurée de patients certes âgés, mais qui avaient été hospitalisés pour des opérations de routine.
Le médecin en chef de l’hôpital de Gosport, Jane Barton, avait l’habitude de prescrire des doses dangereuses d’opioïdes sans aucune justification sur le plan clinique et leur administration entraînait la mort de ses patients dans les jours qui suivaient.
A l’époque les mises en garde de certaines infirmières et les inquiétudes de leurs proches ont été ignorées à la fois par les autorités sanitaires et par la police qui n’ont pas su protéger les patients.
Le rapport indépendant qui vient de rendre ses conclusions dénonce « un mépris pour la vie humaine et une culture consistant à abréger la vie d’un grand nombre de patients ».
Ses auteurs reprochent aux policiers d’avoir pris systématiquement le parti de l’hôpital de Gosport plutôt que celui de familles considérées comme procédurières. Une inertie responsable de la mort de 456 personnes et probablement d’au moins 200 autres patients dont les dossiers n’ont jamais été retrouvés.
Face à l’émotion soulevée par ce scandale, le gouvernement a présenté ses excuses pour la lenteur de la procédure, mais les familles veulent surtout voir désormais les responsables de l’hôpital répondre de leurs actes devant la justice.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne