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Migrants

L’Aquarius continue son périple vers l’Espagne, entre anxiété et indignation

L'odyssée de l'Aquarius se poursuit. Escorté par un navire des garde-côtes italiens, le bateau humanitaire affrété par l'ONG française SOS Méditerranée fait toujours cap sur Valence en Espagne, avec 629 migrants à bord de la flottille. Les conditions météorologiques – avec des vagues de 4 mètres de haut-  l'avaient obligé à longer les côtes de la Sardaigne, mercredi 13 juin. Le lendemain, la météo est devenue plus clémente.

Des migrants se reposent, à bord de l'Aquarius en route vers l'Espagne, le 13 juin 2018.
Des migrants se reposent, à bord de l'Aquarius en route vers l'Espagne, le 13 juin 2018. Karpov / SOS Mediterranee/handout via REUTERS
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En route vers le port espagnol de Valence, le navire humanitaire Aquarius a été ravitaillé en mer jeudi en fin de journée, par les garde-côtes italiens. « Ils ont d'abord ravitaillé le Dattilo, le navire des garde-côtes italiens qui fait partie de la flottille avec l'Aquarius, et c'est le Dattilo qui a ravitaillé l'Aquarius », précise Laura Garrel, chargée de communication de l'ONG.

Jointe par RFI, Julie Melichar, à bord de l'Aquarius, explique que la mer « plus calme », jeudi 14 juin, a permis à « la majorité » des rescapés de « passer la journée sur le pont à occuper le temps comme ils pouvaient. Soit en jouant aux échecs, en discutant entre eux ou simplement en regardant la mer ».

Des rescapés partagés entre soulagement et inquiétude

Dans cette ambiance « un petit peu plus détendue », où la tension des derniers jours « se dissipe », les migrants à bord « commencent de plus en plus à faire part de ce qu’ils ont vécu jusqu’à leur arrivée à l’Aquarius ».

La militante de SOS Méditerranée entend ainsi « parler de la situation en Libye, de l’emprisonnement, de la torture, des viols, du travail forcé que la majeure partie d’entre eux ont vécus avant de prendre la mer ». Lui sont aussi contées « les difficultés de la traversée sur ces canaux surchargés et la frustration, l’anxiété, provoquées par l’attente et la nécessité de rester pour eux depuis déjà six jours en mer ».

Une angoisse « évidemment exacerbée aujourd’hui, alors que nous voyons au large des côtes européennes sur lesquelles nous ne pouvons pas accoster », explique Julie Melichar. « Beaucoup de gens nous ont demandé aujourd’hui : "Mais pourquoi ne pouvons-nous pas aller sur ces terres que nous voyons à l’horizon ? Combien de jours reste-t-il avant que nous arrivions en Espagne ? Est-ce que le trajet va encore être long ?" Les questions fusent et l’incompréhension est très présente. »

Des sauveteurs « indignés »

A l’incompréhension des rescapés s’ajoute « l’indignation » des sauveteurs, partagée dans une vidéo depuis le bateau par Frédéric Penard. « Ils ne comprennent pas pourquoi le bateau est là, à des centaines de milles de là où il devrait être [au large des côtes libyennes], où il pourrait sauver des vies » déclare le directeur des opérations de SOS Méditerranée. « Ils ne comprennent pas le pourquoi de ce périple inutile et dangereux, qui va enlever de la zone de sauvetage l'Aquarius, un navire militaire italien et un navire des garde-côtes italiens, pendant au moins dix jours », ajoute-t-il.

Sur les 630 migrants recueillis au large de la Libye par l'Aquarius, 106 sont toujours à bord du navire de SOS Méditerranée. Les autres ont été transbordés sur les deux navires italiens qui l'accompagnent vers Valence, 250 sur l'Orione et 274 sur le Dattilo, selon les chiffres de SOS Méditerranée.

L'Aquarius attendu ce weekend à Valence

En début de soirée, le ministère des Affaires étrangères français avait indiqué que l’hexagone était prêt à accueillir des passagers de l'Aquarius « qui répondraient aux critères du droit d'asile » après examen de leur situation en Espagne, où le navire est attendu durant le week-end. La France n’a en revanche pas voulu ouvrir ses côtes au bateau lui-même.

L'Aquarius a été contraint de faire route vers Valence, où le nouveau gouvernement espagnol s'est déclaré prêt à l'accueillir, après que l'Italie et Malte lui eurent interdit l'accès à leurs ports.

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