Affaire du «camion charnier»: entre 3 et 25 ans de prison pour les passeurs
Le 27 août 2015, les cadavres de 71 réfugiés syriens, irakiens et afghans étaient découverts morts par asphyxie dans un camion frigorifique abandonné sur le bord d'une autoroute en Autriche. Après un procès fleuve d'un an en Hongrie, 14 passeurs ont écopé de peines allant de 3 à 25 ans de prison.
Publié le : Modifié le :
Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Le parquet hongrois avait demandé la réclusion à perpétuité. Les quatre principaux trafiquants, un Afghan et trois Bulgares, ont écopé de 25 ans de prison ferme chacun pour complicité d'homicide involontaire. Les dix autres accusés ont été condamnés à des peines allant de 3 à 12 ans d'emprisonnement. D'après la cour, il n'y a pas eu préméditation, mais les trafiquants ont fait preuve de cruauté.
Ce jour d'août 2015, sur la route, le chauffeur du camion à bord duquel les 71 migrants avaient embarqué, avait alerté son patron par téléphone : « Les passagers crient pour qu'on leur donne de l'air ». Le chef du réseau, un Afghan de 31 ans, lui-même réfugié en Hongrie, avait ordonné : « Qu'on les laisse mourir. S'ils meurent, il faut les décharger dans une forêt en Allemagne ».
Partis de Hongrie pour être conduits en Allemagne, les migrants avaient péri d'étouffement moins de trois heures après leur départ. Ils avaient déboursé pour ce trajet entre 1 500 et 3 000 euros.
Pour le procureur hongrois, les trafiquants ont montré une indifférence effroyable et une cupidité sans limites. Le lendemain du drame, le gang avait organisé un nouveau transport dans des conditions similaires. Les 67 passagers avaient échappé à la mort de justesse, en défonçant la porte du camion.
Le drame du camion charnier avait provoqué une onde de choc en Europe. Cette tragédie avait encouragé Angela Merkel à ouvrir les frontières de l'Allemagne à plus d'un million de demandeurs d'asile. Le parquet hongrois a fait appel des peines prononcées.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne