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Italie / Union européenne

Imbroglio politique en Italie: les dirigeants européens rassurés, pour l'instant

Du point de vue de l’Union européenne, la désignation de Carlo Cottarelli à la présidence du Conseil est plutôt accueillie positivement car elle permet la stabilisation de l’Italie, mais cette stabilisation paraît d’ores et déjà vouée à n’être guère que temporaire et le soulagement des Européens ne peut être que provisoire.

Carlo Cottarelli, ancien cadre du Fonds monétaire international et désormais président du Conseil italien jusqu'aux nouvelles élections, ici à Rome le 28 mai 2018.
Carlo Cottarelli, ancien cadre du Fonds monétaire international et désormais président du Conseil italien jusqu'aux nouvelles élections, ici à Rome le 28 mai 2018. ©REUTERS/Tony Gentile
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Après la nomination de Carlo Cottarelli au poste de président du Conseil italien, le soulagement est très tangible parmi les dirigeants européens, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. On a entendu d’abord la réaction d’Emmanuel Macron, qui parle à la fois d'un grand sens des responsabilités du président italien Sergio Mattarella et de courage. Un son de cloche identique de la part d’Angela Merkel qui a tenu à cette occasion à rappeler l’existence de principes dans la zone euro.

Et c’est là bien sûr que se situe la préoccupation principale : celle de la dette italienne. On l’a dit et répété, la dette publique de la péninsule atteint le chiffre astronomique de 132%, soit plus du double de la limite supposée du pacte de stabilité de la zone euro.

Les craintes d'une crise de la dette

Seule la Grèce a une dette supérieure à celle de l’Italie. Et contrairement à la Grèce, les Européens et le Fonds monétaire international n’auraient pas les moyens de venir au sauvetage de l’Italie. De ce fait, le choix justement de Carlo Cottarelli est à même de rassurer aussi les Européens pour ce qui concerne les finances publiques de l’Italie.

En revanche, c’est pour eux une décision à double tranchant car elle implique la perspective de nouvelles élections. Et ces nouvelles élections pourraient se transformer en un référendum hostile à l’UE et surtout à la gouvernance économique de la zone euro.

Vers une nouvelle alliance de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles ?

Il est encore trop tôt pour savoir si la Ligue et le M5S feront alliance pour les prochaines législatives, mais l’Institut Cattaneo, qui s’occupe de recherche politique, publie ce mardi une analyse sur les résultats que pourraient enregistrer une potentielle alliance, selon les intentions de vote. Ce serait le tandem le plus voté dans le pays, souligne notre correspondante à Rome, Anne Le Nir. Même sans modification de la loi électorale qui permet difficilement de dégager une majorité claire, il pourrait remporter près de 90% des sièges au Parlement.

Plus précisément, 425 députés et 209 sénateurs, ce qui donnerait aux populistes une marge de manœuvre à toute épreuve. Ce sont bien sûr des simulations qu’il faut donc interpréter avec prudence. Au stade actuel, le grand point d’interrogation concerne le leader de la Ligue. Matteo Salvini pourrait décider de retenter la carte de la coalition de droite avec un Silvio Berlusconi de nouveau éligible depuis le 14 mai. Pour rappel, cette coalition est celle qui, grâce à l’exploit de la Ligue, avait obtenu le meilleur score aux législatives du 4 mars, soit 37% des suffrages contre 32% pour le Mouvement 5 étoiles qui s’était présenté seul.

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