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Turquie

Turquie: des journalistes de «Cumhuriyet» condamnés à des peines de prison

Un tribunal turc a condamné mercredi à des peines de prison comprises entre deux ans et demi et plus de huit ans plusieurs collaborateurs du quotidien d'opposition « Cumhuriyet » pour aide à des organisations « terroristes », un verdict qualifié de « honte » par le journal qui dénonce un « rude coup » contre la liberté de la presse.  Ils ont été reconnus coupables d'avoir aidé plusieurs organisations « terroristes », des accusations qualifiées d'« absurdes » par « Cumhuriyet » qui a dénoncé tout au long du procès une manœuvre visant à réduire au silence l'un des derniers médias critiques en Turquie.

Manifestation en faveur de la liberté de la presse et en soutien aux collaborateurs du journal «Cumhuriyet» incarcérés, devant le tribunal d'Istanbul. Le 28 juillet 2017.
Manifestation en faveur de la liberté de la presse et en soutien aux collaborateurs du journal «Cumhuriyet» incarcérés, devant le tribunal d'Istanbul. Le 28 juillet 2017. REUTERS/Murad Sezer
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A l'issue de neuf longs mois de ce procès considéré comme un test pour la liberté de la presse en Turquie, un tribunal de Silivri, près d'Istanbul, a condamné 14 collaborateurs de Cumhuriyet à des peines de prison comprises entre deux ans et demi et plus de huit ans.

Parmi eux, figurent le patron du journal, Akin Atalay, son rédacteur en chef, Murat Sabuncu, ainsi que de célèbres journalistes turcs comme Ahmet Sik et Kadri Gürsel, ou encore le caricaturiste Musa Kart.  « Ce n'est pas moi, mais la Turquie et la liberté de la presse en Turquie qui ont été condamnées », a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef, M. Sabuncu, devant le tribunal de Silivri.

Kadri Gursel:« C’est un scandale, c’est une farce »

RFI a joint Kadri Gursel, chroniqueur à Cumhuriyet. Il vient d'être condamné à deux ans de prison mais comme ses collègues, il est en liberté conditionnelle en attendant le jugement en appel. Il est évidemment en colère après cette décision de justice. « On nous a condamné alors que les preuves qui pont été présentées par le procureur n’étaient que des travaux journalistiques. C’est un scandale, c’est une farce. C’est une nouvelle violation des libertés de presse et d’expression. »

Farouchement hostile au président Recep Tayyip Erdogan, Cumhuriyet (« République », en turc), fondé en 1924, s'est attiré les foudres de l'homme fort de la Turquie en raison de sa couverture corrosive. Le journal a notamment affirmé de manière retentissante en 2015, vidéo à l'appui, que les services secrets turcs avaient fourni des armes à des rebelles islamistes en Syrie. M. Erdogan avait alors averti M. Dündar qu'il allait « payer le prix fort ».

Après le verdict, Amnesty International a fustigé « des condamnations à caractère politique (qui) visent clairement à instiller la peur et à faire taire toute forme de critique ».

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