Brexit: la question irlandaise esquivée une fois de plus
Londres et Bruxelles sont parvenus lundi 19 mars à un accord sur la période de transition dans la foulée du Brexit. Cette nouvelle étape des tractations a pu être franchie grâce à un compromis provisoire, à défaut d'une solution, sur l'épineuse question de la frontière irlandaise, devenue ces dernières semaines le principal point d'achoppement des tractations.
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Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Après un premier refus catégorique, Theresa May a fini par accepter qu'en l'absence d'une solution britannique pour éviter le retour d'une « frontière dure » entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, ce serait celle mise sur la table par les Européens qui s'imposerait, à savoir la mise en place d'un espace réglementaire incluant les Vingt-Sept et l'Irlande du Nord.
Mais pour le député travailliste et pro-européen Chuka Umunna ce compromis ne fait que repousser le problème : « Il semble qu'encore une fois la question de la frontière entre les deux Irlande ait été esquivée. Car si les négociateurs ont accepté d'inclure une solution dite " de sécurité " pour que l'Irlande du Nord reste dans le marché unique et l'union douanière, je ne suis pas sûr que ce sera acceptable pour le reste du Royaume-Uni qui voudra alors la même chose. »
Pour de nombreux Britanniques, à commencer par les Brexiters, le déplacement de facto de la frontière en mer d'Irlande est inacceptable et une telle concession serait pour Theresa May un suicide politique.
Londres va donc s'attacher dans les prochains mois à imposer une autre solution, même si beaucoup doutent sérieusement de la capacité du gouvernement à résoudre ce qu'ils estiment être la quadrature du cercle.
► Lire aussi : L'UE et le Royaume-Uni s'accordent sur la période de transition post-Brexit
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