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Brexit

Theresa May face à la «dure réalité» du Brexit

Lors d'un discours décisif à Londres ce 2 mars, Theresa May a reconnu la « dure réalité » qu’implique la sortie du Royaume-Uni de l’UE. La Première ministre a évoqué la nécessité d’accepter des compromis de chaque côté de la Manche tout en plaidant pour un accord commercial sans précédent avec l'UE.

Theresa May à Londres le 2 mars 2018.
Theresa May à Londres le 2 mars 2018. REUTERS/Leon Neal/Pool TPX IMAGES OF THE DAY
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Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Se sachant attendue au tournant par ceux qui réclament une vision réaliste de l’après-Brexit, Theresa May s’est voulue pragmatique : « Nous quittons le marché unique, la vie va être différente », a reconnu la Première ministre avant d’ajouter que lors de ces négociations aucune des deux parties n’obtiendrait tout ce qu’elle voulait : l’accès au marché unique notamment sera moindre qu’il ne l’est aujourd’hui, le Royaume-Uni continuera à être affecté par les décisions de la Cour européenne de justice et il devra aussi continuer à contribuer financièrement pour rester au sein de certaines agences européennes.

Alors en retour, Theresa May appelle Bruxelles à faire également des compromis et défend l’idée d'un « accord commercial le plus large possible », « couvrant plus de secteurs et avec davantage de coopération que n'importe quel autre accord de libre-échange ».

En clair, Theresa May a à nouveau évoqué un accord « sur mesure » qui irait plus loin que celui signé avec le Canada mais serait moins contraignant que celui signé avec la Norvège.

Une demande qui pourrait cependant être encore une fois perçue par les 27 comme une tentative de Londres de conserver les mêmes avantages à l’extérieur de l’Union. Enfin autre bémol : sur la façon d’éviter une frontière visible entre les deux Irlande, la Première ministre n’a fait aucune nouvelle proposition, au risque de décevoir les attentes des Européens.

Ce discours de Theresa May n’a pas, finalement, levé l’ambiguïté sur la question de la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

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Sophie Loussouarn, spécialiste de la Constitution britannique et maître de conférence à l’université de Picardie

Béatrice Leveillé

Accord chez les conservateurs

En se voulant réaliste, Theresa May semble avoir réussi pour l'heure à mettre tout le monde d'accord au sein de son propre camp conservateur qui se déchire depuis des mois. Les partisans du maintien dans l'union douanière comme ceux favorables à une rupture brutale avec l'Union européenne applaudissent la direction donnée par la première ministre.

C'est notamment le cas du député Jacob Rees-Mogg, chef de file des « ultra-brexiters » : « Je crois que c'est un discours dont peuvent s'accommoder les eurosceptiques. C'est un discours unificateur car Theresa May a aussi clairement dit qu'il faudrait faire des compromis. Personne n'aura exactement ce qu'il veut et c'est une position réaliste pour tout le monde ».

De son côté, la Confederation of British Industry (CBI), la principale organisation représentant le patronat, se félicite d'un assouplissement des lignes rouges précédemment défendues par la Première ministre qui rend davantage possible un bon accord avec Bruxelles.

En revanche, le dirigeant de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, n'est lui absolument pas convaincu : « Vingt mois après le référendum Theresa May dresse une immense liste sans aucune clarté et sans réelles priorités. Ce dont nous avons besoin, ce sont des objectifs précis qui nous permettront de protéger l'emploi dans notre pays »

Malgré cette trêve, de nombreuses voix pro-européennes préviennent que le Brexit vers lequel se dirige le pays est très différent de ce qui avait été promis en 2016 et risque de continuer à diviser profondément les Britanniques.

Son discours est très optimiste. [Theresa May] est convaincue que l’avenir du Royaume-Uni sera prometteur.

00:56

Sophie Loussouarn, spécialiste de la Constitution britannique et maître de conférence à l’université de Picardie

 

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