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Finlande

Présidentielle finlandaise: Sauli Niinistö fera-t-il «un coup KO»?

Sauli Niinistö joue sa réélection, ce dimanche 28 janvier 2018 en Finlande, Etat-nation du nord de l'UE qui a fêté son centenaire en 2017. Conservateur pragmatique et pro-européen, le chef d'Etat s'est notamment distingué par ses talents d'équilibriste dans sa relation avec Moscou. Les bureaux de vote ferment à 20 h, et le résultat fait peu de doutes. La question est de savoir si M. Niinistö peut l'emporter dès le premier tour.

Le président finlandais Sauli Niinistö a voté en avance à Helsinki, le 18 janvier 2018.
Le président finlandais Sauli Niinistö a voté en avance à Helsinki, le 18 janvier 2018. Lehtikuva/Seppo Samuli/via REUTERS
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Elu en 2012 dans un contexte de crise financière de la zone euro, face à un candidat écologiste, Sauli Niinistö est né en 1948 dans une famille ouvrière. Il est avocat de formation. Conservateur et libéral, mais très strict sur plan budgétaire, il fera voter une loi après son élection pour réduire son propre salaire.

Président du parti Coalition nationale depuis 1994, il a été ministre de la Justice, des Finances puis président de l'Association finlandaise de football, tout en étant président du Parlement. Son statut actuel de chef de l'État lui confère la direction des armées et le partage des Affaires internationales avec le gouvernement.

Sauli Niinistö fait campagne sans cravate et se déplace en roller. Veuf depuis 1995, il a réchappé en 2004, avec ses deux fils, au tsunami en Thaïlande. En 2009, il a épousé en secondes noces Jenni Haukio, une attachée de presse de 29 ans sa cadette, qui travaillait pour le service de communication de son parti.

De quoi offrir à cet homme décrit comme étant un peu sec une image plus humaine auprès des électeurs. Le couple a annoncé en octobre dernier qu'il attendait un enfant pour février, et selon certains analystes, la nouvelle a encore donné un coup de pouce à la popularité du président auprès de ses concitoyens.

Sauli Väinämö Niinistö, président de la République de Finlande, et son épouse Jenni Haukio, en juin 2017 à Helsinki.
Sauli Väinämö Niinistö, président de la République de Finlande, et son épouse Jenni Haukio, en juin 2017 à Helsinki. Lehtikuva/Antti Aimo-Koivisto/via REUTERS/File Photo

Un président à la cote d'amour considérable

Si Sauli Niinistö s'est porté candidat à sa réélection, il concourt cette fois-ci en tant qu'indépendant. Plébiscité pour son habileté à faire naviguer son pays entre Occident et Russie, puissant voisin avec lequel la Finlande partage plus de 1 300 km de frontière et une histoire intime, il fait figure d'ultra-favori.

« Un des principaux objectifs de la politique étrangère et de sécurité de la Finlande est d'éviter d'être entraînée dans un conflit armé », rappelait-il mi-janvier, à l'occasion du centenaire des forces armées de son pays, marqué par la domination des empires suédois et russe et la Seconde Guerre mondiale.

Meilleure illustration de la capacité de M. Niinistö à incarner la spécificité finlandaise par rapport à Moscou ? L'Otan. Alors qu'Helsinki n'a jamais été membre de l'Alliance atlantique, contrairement aux Etats baltes ou à encore à la Pologne, le président sait agiter cette menace sans jamais franchir la ligne rouge.

Fort de ses relations courtoises avec M. Poutine, le chef de l'Etat sortant aborde cette présidentielle avec des derniers sondages qui lui attribuent entre 51 et 63 % des intentions de vote, devant l'écologiste Pekka Haavisto (13-14 %). La question est de savoir s'il y aura un deuxième tour le 11 février, ou si Sauli Niinistö va rafler la mise dès ce dimanche.

→ Écouter sur RFI : La « jeune » Finlande fête ses 100 ans

L'économie finlandaise à l'ère de l'après-Nokia

Si les plus de 5 millions de citoyens de ce petit pays nordique s'apprêtent à miser sur la stabilité, c'est que leur économie va enfin mieux, après avoir manqué le virage des smartphones alors que la Finlande dominait le marché des téléphones portables. Il y a trois ans, l'usine Nokia de Salo, dans la sud du pays, mettait la clé sous la porte, plongeant le pays dans un traumatisme profond. A son apogée, en 2000, le leader national du mobile représentait en effet 20 % des exportations finlandaises. Alors, une fois le choc passé, la Finlande a dû réinventer son modèle économique.

Les Finlandais ont ainsi misé sur les technologies de santé et l'innovation. Parallèlement, le gouvernement de coalition a imposé de vastes coupes budgétaires et des réformes structurelles, afin d'assurer la soutenabilité des finances publiques. Le gel des salaires et la hausse du temps de travail ont permis de restaurer la compétitivité des entreprises finlandaises à l'exportation. Le pacte de compétitivité conclu avec les partenaires sociaux a mis en place une série de mesures visant à réduire le coût salarial de près de 5 %. Et ça marche : la croissance du PIB a dépassé 3 % l'an passé, elle devrait atteindre 2,7 %, en 2018.

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