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Allemagne

Allemagne: le SPD accepte le principe d’une coalition dirigée par Merkel

A Bonn, le parti social-démocrate allemand réuni en congrès a approuvé dimanche 21 janvier le début de négociations avec les conservateurs en vue d'un gouvernement de grande coalition. Le vote a été serré.

Le leader du SPD Martin Schulz (en bas à droite) et à ses côtés Andrea Nahles, la présidente du groupe parlementaire social-démocrate, pendant le vote, à Bonn, ce dimanche 21 janvier 2018.
Le leader du SPD Martin Schulz (en bas à droite) et à ses côtés Andrea Nahles, la présidente du groupe parlementaire social-démocrate, pendant le vote, à Bonn, ce dimanche 21 janvier 2018. REUTERS/Thilo Schmuelgen
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Avec notre envoyé spécial à Bonn,  Pascal Thibaut

362 voix pour, 279 contre. Le résultat a été plus serré que prévu. Le président de séance a préféré, après un comptage superficiel des mains levées, trop incertain, faire procéder à un décomptage en bonne et due forme des voix. 56,5% des délégués ont donc approuvé la tenue de négociations avec les conservateurs.

La direction du parti emmené par son président Martin Schulz devait affronter la réticence de nombreux militants, notamment ceux du mouvement de jeunesse du SPD. La méfiance à l’égard de la direction s’est manifestée dans des débats très vivants ainsi que le rejet par beaucoup d’une nouvelle grande coalition après que la dernière en date s’est conclue le 24 septembre par un échec historique des sociaux-démocrates.

Martin Schulz à chaud s’est montré soulagé. Le président du parti a plaidé pour des négociations avec les conservateurs à la mi-journée dans un discours jugé moyennement convaincant. Il a dû recourir à des caciques du parti pour plaider sa cause durant les débats.

La direction du SPD après ce résultat serré va donc devoir se montrer encore plus ferme pour satisfaire sa base rétive et arracher quelques concessions supplémentaires aux chrétiens-démocrates durant des négociations qui commenceront dans les prochains jours.


Schulz met en garde contre le populisme

Dans un discours enflammé en particulier sur l'Europe, le chef du parti et ancien président du Parlement européen Martin Schulz a défendu le projet d'alliance. Il assure avoir obtenu des concessions « historiques » qui marqueraient la fin de la politique « d'austérité » en Europe. Schulz a aussi martelé que sans sociaux-démocrates portant des réformes sociales et citoyennes, le populisme de droite, en plein essor en Allemagne, comme ailleurs en Europe, ne pourra être vaincu.

« Une vague droite frappe l’Europe. Regardez le gouvernement à Vienne. Regardez à Prague. Regardez à Varsovie. Regardez à Budapest. En France il y a un président qui contrairement à la tradition de ce pays ne met pas la  nation en avant,  mais l’Europe. Il espère avoir un vrai partenaire. Si ce partenaire échoue avec la politique européenne, il n’est pas exclu que l’extrême droite arrive également au pouvoir à Paris. Chers camarades, nous sommes un parti qui s’est toujours engagé en faveur de la solidarité internationale et la démocratie. Un parti qui a combattu la droite. Et cette vague droite peut être vaincue par un gouvernement allemand avec un profil social-démocrate, un gouvernement favorable à la démocratie, aux droits de l’homme, à la liberté et à l’Europe. Rien que pour cela, ça vaut la peine de lutter RFI


Soulagement à Bruxelles

La décision du SPD est perçue, ici, comme un soulagement, rapporte notre bureau à Bruxelles. « C'est une très bonne nouvelle pour une Europe plus unie, plus forte et plus démocratique », s'est exclamé Martin Selmayr, l'influent chef de cabinet du président de la Commission européenne.

Avec notre bureau à Bruxelles

Le Commissaire aux affaires économiques, le Français Pierre Moscovici a, pour sa part, salué « le sens des responsabilités » des sociaux-démocrates allemands. « C'est un bon signal pour la stabilité de l'Europe, a lancé le président du Parlement européen, Antonio Tajani. L'Allemagne est un acteur important pour faire avancer le processus de réforme qui est indispensable pour apporter des réponses à nos concitoyens » a-t-il poursuivi.

Dans les couloirs des institutions européennes, on sait que le « nouveau départ pour l'Europe » promis par Angela Merkel, vendredi lors de sa visite à Paris, ne sera effectif qu'après la formation du gouvernement à Berlin, c'est-à-dire pas avant la mi-mars. Jusque-là, les projets de réforme, notamment de la zone euro, devront encore attendre.

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