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France / Royaume-Uni

Macron et May signent un traité sur le contrôle de l'immigration à leur frontière

Le traité signé par les deux chefs d'Etat réunis ce jeudi 18 janvier à l'Académie militaire de Sandhurst, à l'ouest de Londres, vise à « améliorer la gestion technique, opérationnelle de cette frontière commune », selon les propos d'Emmanuel Macron. Londres a promis une enveloppe supplémentaire de 50,5 millions d'euros pour contribuer à un meilleur contrôle frontalier sur le sol français. L'heure est donc au rapprochement, entre Paris et Londres qui estiment que la relation bilatérale ne doit pas être affaiblie par le Brexit.

Emmanuel Macron et Theresa May lors d'une conférence de presse à Sandhurst, au sud de Londres, le 18 janvier 2018.
Emmanuel Macron et Theresa May lors d'une conférence de presse à Sandhurst, au sud de Londres, le 18 janvier 2018. REUTERS/Stefan Rousseau/Pool
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Le traité de Sandhurst, signé par les deux pays ce jeudi à l'école britannique de formation des officiers de l'armée royale, complète les accords du Touquet de 2004. Ceux-ci ne sont pas parvenus à contrôler le flux continu de candidats à l'immigration au Royaume-Uni depuis la France.

→ (RE)ECOUTER : La renégociation des accords du Touquet: décryptage avec François Gemenne

Emmanuel Macron, qui s'est rendu en début de semaine dans la sous-préfecture du Pas-de-Calais, ville emblématique du phénomène migratoire en Europe, a estimé ce jeudi que la situation n'était « pas satisfaisante à Calais ».

Ce nouvel accord a pour finalité d'accélérer la gestion de l'accueil des migrants pouvant prétendre à être accueillis au Royaume-Uni. Les délais passeront « de six mois à 30 jours pour les majeurs et de six mois à 25 jours pour les mineurs non accompagnés » qui ont de la famille en Grande-Bretagne, a affirmé le président français lors d'une conférence de presse avec Theresa May.

Le traité devrait, assure le président français « nous permettre de changer en profondeur les choses, aussi pour mineurs vulnérables (...) d'avoir une approche plus humaine, plus efficace, et de préserver la qualité de notre frontière commune », a-t-il ajouté. « Je pense que ce traité va nous permettre de changer en profondeur les choses (...). C'est pour moi une avancée majeure », a-t-il insisté.

« Entente cordiale »

De son côté, la cheffe du gouvernement britannique, qui mène à Londres un long combat pour sortir le Royaume-Uni de l'UE qui la fragilise, entendait renforcer les liens avec Paris. « Une relation forte et profonde entre le Royaume-Uni et la France est dans l'intérêt de nos deux pays. Nous quittons l'Union européenne, mais nous ne quittons pas l'Europe. » Signe de bonne volonté : ses propositions d'aide financière. Downing Street a ainsi fait part de son intention d'augmenter de 44,5 millions de livres (50,5 millions d'euros) sa contribution financière au contrôle de la frontière à Calais, suite à une demande de la France. « Nous renforcerons les infrastructures de sécurité avec davantage de vidéosurveillance, des clôtures et des technologies infrarouges à Calais et dans d'autres postes-frontière », a assuré Theresa May.

Ce renforcement de la collaboration franco-britannique s'est également concrétisé dans le secteur de la défense avec la mise à disposition par le Royaume-Uni d'hélicoptères « lourds » pour  appuyer les opérations françaises au Sahel et  au Sahara.

Plus symboliquement, « l'entente cordiale » vantée par les deux chefs d'Etat a été scellée par le prêt aux Britanniques de la tapisserie Bayeux, chef-d'oeuvre du XIe siècle qui relate la défaite de l'Angleterre face à l'invasion du duc de Normandie Guillaume le Conquérant. Ce qui n'a pas manqué de faire réagir la presse à sensation. « La France demande 45 millions de livres supplémentaires pour stopper les migrants à Calais, et on nous prête la tapisserie de Bayeux comme lot de consolation », s'est indigné le tabloïd europhobe Daily Mail, qui dénonce un « coup monté ».

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