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L’UE autorise l’utilisation de phosphates dans la viande à kebab

A la suite d’un vote serré, les députés européens se sont prononcés mercredi 13 décembre en faveur de l’autorisation des phosphates dans les viandes en broche surgelés, comme le döner kebab. Les eurodéputés écologistes dénoncent une atteinte aux droits des consommateurs et un risque de santé publique.

L'Union Europénne s'est prononcée le 13 décembre en faveur de l'ajout de phosphates dans la viande à kebab.
L'Union Europénne s'est prononcée le 13 décembre en faveur de l'ajout de phosphates dans la viande à kebab. WikiCommons/cc-by-2.0/Alex Kehr
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Les eurodéputés n'ont pas été assez nombreux à rejeter en session plénière à Strasbourg l’autorisation proposée par la Commission européenne pour les additifs phosphatés dans les viandes congelées. Il fallait une majorité qualifiée (376 voix) pour obtenir une interdiction des phosphates, il en a manqué trois. La Commission européenne a donc autorisé l’utilisation d’acide phosphorique, de diphosphates, de triphosphates et de polyphosphates (E338-452) dans la viande de kebab, des substances utilisées pour mieux agglomérer les morceaux de viande autour de la broche.

Si l’ajout de produits phosphatés était jusqu’alors interdit dans l’Union européenne, des représentants des kebabs allemands avaient approché la Commission européenne pour lui demander de régulariser une pratique courante dans leur pays, autour de laquelle persistait un flou juridique. La décision était vivement attendue par l'industrie du döner kebab, qui affirme avoir besoin de phosphates pour garder la viande congelée juteuse, tendre et savoureuse pour la consommation.

« Un jour sombre pour la santé publique »

Ses détracteurs, en revanche, soutiennent que les phosphates présentent un risque pour la santé et pourraient favoriser les maladies cardiovasculaires. Ils dénoncent également une fraude envers les consommateurs, car ces substances retiennent de l’eau, vendue au prix de la viande.

L’eurodéputé Groen Bart Staes, qui a participé aux négociations sur le sujet, se dit déçu par l’issue du vote, et dénonce un « jour sombre pour la santé publique ». Sur Twitter, l'eurodéputée socialiste belge Frédérique Ries a elle aussi dénoncé une « campagne mensongère populiste ».

Le vote avait été présenté par certains comme une bataille pour « sauver le kebab » de l'empiètement de l'UE. Pourtant, même si les phosphates avaient été interdits, il aurait seulement été question de trouver des alternatives, pas d'interdire complètement le kebab.

Une étude sur les effets des phosphates sur la santé de l'Agence européenne de sécurité des aliments, dont les résultats sont attendus fin décembre 2018, pourrait cependant relancer le débat.

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